Le mal d’être là où l’on ne veut pas
Celui d’être et de n’y être pas
Mon cœur s’accoutume
au poison
sans cela il y aurait rejet
d’organe
refus de vivre
l’esprit enjugué à la pensée tourne
continûment
comme mulet
à la noria
mais le puits est sec
la pensée pénitentielle
condamne
encore
et encore
enchaîne les mains
entrave
l’espoir
contorsion
constriction
le nœud coulant
la pensée pythone
s’empoisonne
à son propre fumet
dans la pénombre
elle touille
et touille encore
chaudronnée de lavure
crachats porracés
La pensée
malgré ses airs de chattemite
reste une marchande
d’orviétan
coupé de chagrin
du plaisir
nous laisse à peine
une lèche
à tremper dans le rêche
de la déveine
l’amour a beau s’agriffer
il va comme le temps
qui nous est alloué
diminuendo sempre diminuendo
et les mouches s’agglutinent
dansent comme devadasi
sur nos cadavres en sursis.