samedi 13 octobre 2012, par Dominique Dupuy
Mais elle,
« L’Amour ? belle lurette que les hommes ne savent plus !
La mort, l’amour … tu ne vois donc pas ? »
Si, j’ai vu,
Des hommes humilier et frapper leurs femmes tout en les assurant de leur amour,
Des soldats père de famille massacrer des enfants lors de guerres toujours inutiles,
Des mères laisser glisser leur bébé entre les jambes pour mieux l’assassiner dans une
négation de vie à glacer le sang,
Des jeunes filles avorter au nom de l’amour,
Des mères fières de faire de leurs fils des martyrs, chair à canon, encore et toujours,
Des croyants bouffis de certitudes renier la compassion et le doute, à en oublier la foi même.
Des politiques affirmer qu’il relève du bien de tous de travailler plus, faire croire qu’on
gagnera plus, et les regards s’écrasent au sol, les épaules rasent les murs.
L’asservissement par l’appât d’un gain minable.
D’autres imposer la politique de la croissance et de l’endettement comme vérité et faire de l’argent l’unique étalon de survie pour les hommes.
Mieux uniformiser afin d’étouffer l’identité même de chacun.
J’ai vu encore des foyers se ruiner jour après jour, acheter toujours plus, devenir les proies esclaves de tentations habilement proposées par des manipulateurs du marketing, de
la vente et de je ne sais quoi encore … Une immense TV trônant dans la salle à manger,
arrogante telle une preuve d’amour pour les gosses ? Dérisoire …
Même veine de misère que celle des hordes humaines abonnées aux restes des poubelles,
aux extraditions et aux contrôles d’identité.
La misère du vide.
Un temps, bonheur aux lèvres, j’ai bien admiré ce couple qui souriait à son amour tout neuf !
Hélas, ils n’avaient pas remarqué sous leurs corps enlacés le gouffre de l’illusion d’amour
qui les emporterait.
Le temps, tout est question de temps.
Oui, tout cela m’aveuglait, me volait mon souffle,
Les yeux clos, éperdument, j’espérais encore trouver « les vertes prairies, les oasis
souriantes, les lilas parfumés, ton amour qui me reviendrait… ».
Prise dans ce tourbillon d’indifférence,
Sans-identité,
Sans-papiers,
Sans amour,
Sang figé,
Sang glacé,
Sang versé pour rien.
J’ai fait à nouveau le tour de la lune, bleue,
Et là, j’ai compris.
L’amour et la mort, c’est pareil.