dimanche 8 mars 2015, par Franca Maï
Il y a des matins où tout est pourri. L’odeur, la sueur, la mort qui s’avance, que l’on devine collante et sans rémission. On voudrait pouvoir voler mais on ne peut plus.
Rien ne répond.
La chair est immobile, les sens réfrigérés.
A part, une sonnerie de téléphone laissée délibérément en jachère et qui hurle ses silences.
C’est la fête des Femmes. Le 8 mars est le symbole du leurre que l’on jette en potion magique à nos rêves avortés.
Des coups de bite ou des coups dans la tronche. Le lot commun des femelles appartenant au sexe dit faible.
C’est ainsi que l’on nous fête.
Et on nous parle égalité.
Rions avec la faucheuse. Elle seule sait rendre les humains égaux.
En tas de petits os rongés par les vers ou en cendres soufflées au visage, selon le gré de son humeur...
Qu’avons-nous gagné ?
Allez... jetons un coup d’œil sur les faits divers, les violences conjugales, les discriminations insidieuses, les propos sexistes, le taux de chômage féminin, les salaires et autres nourritures terrestres ingurgitées au quotidien.
Et j’en oublie...
La liste m’impressionne...
Ouvrons nos rétines...
Elle est haute la montagne à escalader avant d’atteindre l’harmonie. Le souffle est coupé. Peut-être devrions-nous défricher ailleurs pour faire entendre nos voix. Là, où personne ne nous attend.
La manipulation détruit les contours du possible.
Elle fait de nous des esclaves du mirage organisé.
Des truies de pacotille.
La bonne conscience qui cautionne le baromètre.