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Faille ou fêlure

mardi 7 octobre 2014, par Cathy Garcia


Je me suis accrochée à mort à des hommes qui ressemblent à des caveaux. Sombres, froids, vides, silencieux, sinistres même parfois. Tous ceux qui étaient trop en vie, qui mettaient sur moi trop de soleil, trop de sève, je m’en suis détournée.

D’être comme déjà morte, m’a ouvert une voie spirituelle et le feu caché est si ardent, la source si vive que le plus tenace ennui n’a pas raison de moi, que le vide loin de m’anéantir me concentre en un noyau toujours plus vif et incorruptible. Ou presque. Et dans ce presque se cache la fêlure, un danger terrible.

Alors je creuse un tunnel sous les tombes, qui mène au vaste ciel, à la mer tiède du ventre, à la bouche de sève qui fait pousser les arbres, au souffle d’où naissent toutes les musiques. Le ciel aura beau s’obscurcir, le froid pourra m’étreindre, silence et désespoir n’auront pas raison de moi. Je crache du sang dans vos noirs chaudrons, je mettrai le feu à vos bûchers de glace. Je jouerai du marteau sur vos bornes de verre opaque, je trouverai toujours la faille par où passe la lumière.

Faille, fêlure, ce n’est pas la même chose.


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