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Casey a décidé qu’il était temps de libérer sa bête, de ce safari où les animaux vivent en semi-liberté !

vendredi 16 avril 2010, par Keira Maameri

Que peut-on dire du nouvel album de Casey ? Si ce n’est que c’est du très bon Casey. Son nouvel album « Libérez la bête » est sorti le 8 mars 2010. D’ailleurs n’y voyons rien de féminin en cette date, cela a juste été le jour de la Libération de la Bête et rien d’autre.

Casey, à travers ses treize tracks, nous plonge un peu plus dans sa douleur, dans sa perception du monde de façon réaliste et crue. Quand d’autres y verront du pessimisme, tout comme elle je n’y vois que la triste réalité dans laquelle nous nous engouffrons un peu plus chaque jour.

Aucun de ses textes ne nous laissera sans réaction et ce pour différentes raisons. Son titre « A la gloire de mon glaire » fera couler beaucoup d’encre, positivement ou négativement, et fera parler nombreux de ses fans…

Cet album est sombre, couleur « béton » mortel sans « couleur pastelles »

Casey lève légèrement le voile sur sa pudeur et se raconte un peu plus à travers « Regard glacé » et « Rêves illimités ». On la sait assez discrète et assez gênée de parler d’elle-même, mais ne cachons pas notre satisfaction personnelle de la découvrir sur deux productions de Hery, où elle nous révèle ses regrets, son pedigree, sa réalité, son identité…de ne pas être trop résignée, d’essayer de se tenir à ses utopies, d’être dans le danger et la prise de risque…

On a tous à un moment donné croisé un « Marié aux tours », qu’ils soient anciens toxicomanes, alcooliques ou ex-taulards…ces fantômes qui errent dans le seul « enclos » qu’ils connaissent et le seul endroit où on les reconnait encore. « Les remparts » de la cité sont les seuls repères qui restent pour ces êtres que la vie, la société a pu briser, et Casey a su nous les rendre touchants. Elle pense aussi que ceux qui n’ont pas encore « de poils au menton » sont nombreux à prendre le même chemin.

S’il y a bien un clip que je vais attendre avec impatience, c’est bien « Sac de sucre » où il est question d’esclavagisme. Ce n’est pas juste une histoire de plus sur l’esclavage, c’est surtout la narration de ces africains déportés de leur continent puis déposés aux caraïbes pour couper canne à sucre. Quand on traite de la question de l’esclavage on peut raconter des milliers d’histoires mais Casey a choisi d’aborder la troublante et intéressante période de « Libération ». Cet espace-temps où le noir est passé d’esclave à Homme Libre. Une fois l’euphorie, les rêves et les espoirs épuisés, ces hommes se sont aperçus que finalement le mot LIBERTÉ n’est qu’une simple formalité qui ne change rien à leur réalité. Tout est identique ou presque, certes « …nos anciens tortionnaires sont nos nouveaux employeurs. Après avoir brûlé les barrières, arraché la lanière du fouet. Levé les paupières vers la lumière, et venir embrasser le rêve d‘une vie meilleure, où le nègre hisserait une bannière à ses propres couleurs. On a mangé la poussière de la pire des manières, peu fier de retourner dans la plantation d‘hier, la mer est une frontière, comment aller ailleurs ? Désormais libre, oui, mais toujours inférieurs… »

FREE AT LAST ??


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