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T.H.C : Toute la Haschischo Chanson

CANNABIS ET CHANSONS FONT LE JOINT !

samedi 21 décembre 2002, par Séverine Capeille

La chanson c’est comme le joint, c’est une question de souffle. Plus tu t’entraînes, moins tu t’essouffles. Du coup, quand il s’agit de parler de joints dans les chansons, « Canna-cadabra ! » depuis la fameuse « Cucaracca », ça n’arrête pas. Rappelez-vous ! La « Cucaracca » ! Rien de moins que le symbole de la révolution des partisans de Pancho Villa au XIXème siècle. Ce fut le coup d’envoi.

Historiquement parlant, on pourrait sans doute retrouver quelques refrains chez les Chinois. Après tout, rendons à César ce qui lui appartient, ils étaient déjà sur le terrain à cultiver le chanvre quelques 10 000 ans avant notre J.C. Il serait bien surprenant qu’ils n’aient pas fredonné de sympathiques éloges à « Mâ », l’incroyable « plante à deux sexes » que l’on appelle communément « Cannabis Sativa ». J’imagine d’ici un titre comme « La semence aux deux visages » ou encore un « Trois cent millions de chinois, et Mâ, et Mâ, et Mâ », mais autant l’avouer sans tarder, je ne parle pas chinois, et je n’entrerai pas dans ce débat. Depuis ce temps-là de la « cannabis sativa » à la « cannabis satana », il n’y a qu’un pas. Voilà le constat. Tandis que Mahomet interdit l’alcool et autorise le cannabis (800 après J.C), les catholiques servent du vin à la messe et diabolisent le pétard. Allez savoir…

Les émigrants indiens introduisent le cannabis au Mexique et par là même donnent le « la ». Les noirs américains reprennent le refrain et multiplient les chansons sur la marijuana. En France, on ne chante pas, mais on consomme de la confiture de haschisch à tout va. Il faut attendre la génération hippie des années ’60 pour que tout le monde se mette au diapason et entonne de chaleureux couplets sur la légalisation.

« Voici venu le temps des rires et des chants » ! Dans "A day in the life", les Beatles n’hésitent pas à évoquer une cigarette aux effets hallucinants, dans « Everybody must get stoned » (tout le monde doit se défoncer), Bob Dylan prend position avec acharnement. Les Doors, Hendrix, les Stones… on se passe le pétard en chantant (« c’est plus marrant, c’est moins désespérant… ») et on attend. Marie-Jeanne ne vois-tu rien venir ? C’est en Jamaïque que les allumés du pétard rallument le flambeau. Bob Marley, bien sûr, mais également Peter Tosh, membre fondateur des Wailers qui s’engagea dans le combat pour la legalisation de la marijuana avec une obstination sans faille : « Legalize it, don’t criticize it, Legalise it and it will advertise it, some call it tampee, some call it the weed, some call it Marijuana, some of them call it Ganja, Legalize it ». Le ton est donné. Roulez jeunesse, et surtout, fumez ! Jah est là pour vous guider sur des rythmes de reggae. A partir de ce moment-là, la boulette est consumée. Les titres s’enchaînent à la vitesse grand V. Les artistes sont inspirés.

Les années 80 sont celles de la félicité. Tout le monde fume « un p’tit joint de temps en temps », même la « Femme Libérée ». Serge Lama constate avec dépit que « les temps ont bougrement changé. Et le haschisch à fait sa fête au beaujolais. Maintenant quand tu dragues une nana, tu n’as qu’à lui murmurer tout bas Marijuana, Marijuana ». "Est-ce un maléfice ou l’effet subtil du cannabis ?" s’interroge l’ami Gainsbourg avec perspicacité. Chacun y va de son couplet, Renaud (« Adios Zapata ! Que viva Marijuana »), Nino Ferrer (« Cannabis indica, chanvre et marijane, Opium, haschisch, blancheneige, Stick, kiff, trip et joint… ») et même Pierre Perret (« depuis que le tonton est là on fume de la marijuana. On fout des coups de pétard partout nos parents mouftent pas ») !

Avec les années 90, ça dé-rap ! Il fallait s’y attendre, le fumeur ne consomme pas avec modération. Un Doc (Gynéco de surcroît) et un MC (Solaar) essayent bien la nonchalance, mais le climat est plutôt à la virulence. Iam et NTM ne mâchent pas leur herbe, ils la fument sans complexe devant des salles de concert pleines à craquer. Le rock est bientôt contaminé et des foules de joyeux lurons hallucinés reprennent en chœur « O.C.B occis carton blindé. O.C.B faites tourner faites tourner. O.C.B occis carton blindé ». Entre festivités et festi-cités, on ne sait plus à quel « canna business » se vouer. La chanson pro cannabis devient une façon (fumante) de prendre sa place parmi les groupes « in » du moment. Pierpoljak défend la cause du « Cultivateur moderne » : « (...)Si t’es pas un moka soutiens-nous les planta, et sache que la beuher vient du ventre de la terre notre mère ». Tryo s’adresse à tous ceux qui ont « La main verte » et n’hésite pas à demander « des tonnes de graines pour des hectares de plantations ».

« Fin de siècle, y a pas de mystère, feuille blanche, tout à refaire » remarque Nuttea qui voudrait qu’on lui donne une bonne raison de « fêter ce nouveau millénaire ». Silence. Six mois plus tard, les quatre membres du groupe Matmatah sont condamnés à 15.000 francs d’amende chacun pour « provocation à l’usage de stupéfiants ». Voici leur « Apologie » : après avoir remarqué que « cette étrange cigarette ne nous rend pas hagard » bien qu’elle « n’élève pas la raison » ils prescrivent « deux petits joints par jour » comme « anti-dépresseur » et constatent que « si l’Etat dans ce cas n’était pas l’agresseur, le peuple tout entier pourrait mieux respirer ». Finalement ils ont payé. Les Verts se sont insurgés.

Le public est un peu déstabilisé. Alors comme ça on n’aurait pas le droit d’en parler ? Assassin fait le point, au risque de se faire censurer : « car le business des armes est légal, mais le business du teushi reste illégal. Le business des tranquillisants est légal, mais le business de la sensi reste illégal ». Wallen en parle au passé parce qu’elle a « La force de vivre » et ne veut pas se faire choper : « Mon enfance, c’est l’argent qui l’a possédée, le shit pour en amasser des sacs on en a arraché ». Mention spéciale pour KDD qui a le don d’anticiper. Dans « Artifices », alors même qu’il avoue son gentil pêché, il prépare habilement une éventuelle plaidoirie, au cas où il se fasse appréhender : « (…)C’est comme les potos partout où je vais je traîne avec ma conso. Y a rien de mal, c’est histoire que je me mette en condition. C’est pas de ma faute si sans cette merde je produis pas de chanson. » Les juges apprécieront.

Le joint, c’est comme la chanson, c’est une question d’inspiration. Plus t’es oppressé et moins c’est bon. Je m’étais donné pour règle de ne pas donner mon avis, tant pis, je la transgresse, et je vous dis clairement : Enivrez-vous sans cesse, peu importe finalement la chanson, pourvu qu’on ait l’ivresse !

2 Messages de forum

  • Au Québec, le join est proclamé par l’excellant groupe Loco Locass :

    Plus cool que l’école

    Plus sain que la colle

    Moins cher que l’alcool

    Trétrahydrocannabinol

    Dans ma tête ça a l’air

    D’une tempête solaire

    J’entend la lumière

    Pis j’vois les sons dans les airs

    Ayoye, là je paranoye

    Dans mon crâne y’a du trafic, oh boy

    C’est comme essayer de traverser les boulevards à Hanoï (oh yoye yoye)

    Ça cogne dans les neuronnes

    Comme un boulet dans les murs de Carcassonne

  • T.H.C : Toute la Haschischo Chanson

    25 octobre 2010 11:55, par lao tseu
    Super article. J’irai plus loin, la ganja permet à l’homme de se soigner de se vetir de se loger de se nourrir et d’en faire de l’énergie. Bientôt un vrai traitement contre les pires cancers et maladies graves. L’abus peut nuire et il est déconseillé de fumer trop jeune ou dans des situations pas terribles. Mais tu ne mourras pas de surdose de ganja ça c’est sur.

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