Un communiqué de René Balme, Maire de Grigny
mardi 1er juillet 2008, par Le Collectif Sistoeurs
Les mouvements sensibles à cette question relèvent chaque année une augmentation de cette pratique. Au fur et à mesure que les progrès scientifiques et financiers avancent, il semble que les aspects sociaux reculent pour la plupart d’entre nous. Le domaine des idées aussi, je constate que les mobilisations pour interdire les expulsions locatives pour impayés de loyer sont demeurées à un stade trop timide pour rendre évidente l’ignominie de cette pratique. D’autant qu’elle m’apparaît indigne au point que je pense résolument nécessaire de procéder à des actions les plus spectaculaires possibles pour que la honte change de camp. Les locataires en difficulté doivent, en effet, se persuader qu’ils sont des victimes que la société doit soutenir. La honte et l’infraction à la loi devant être reportées sur les bailleurs, sur la Justice, sur les forces de l’ordre et sur l’Etat qui n’hésitent pas à user de méthodes qui, pour des raisons d’argent, signifient, parfois, le retrait des enfants à leurs parents, la réquisition et verrouillage du logement, l’immobilisation d’une partie importante des biens mobiliers ; tout cela sans que l’Etat ne se préoccupe d’un quelconque relogement. Les victimes d’expulsion trouvent parfois, par leur propre moyen, un foyer d’accueil, un voisin, un parent qui les logent ; et parfois rien, quand tout s’est passé dans l’indifférence ou dans l’ignorance.
Je salue donc particulièrement le programme ONU Habitat sur les évictions/expulsions qui combat les expulsions forcées partout dans le monde. Je salue le maire de Bobigny qui porte désormais la lutte que nous menons dans l’Hexagone au niveau des Nations Unies, avec l’espoir que les pouvoirs publics français nous accordent la même reconnaissance. Il est temps que toute la loi française interdise cette pratique.
René BALME
Maire de Grigny (Rhône)
Le 01 juillet 2008.
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Photo de Stëve