lundi 8 novembre 2004, par Franca Maï
Mais sous ce prétexte fallacieux, se cache une autre guerre. La Sabam, société d’auteurs basée à Bruxelles, exige que les fournisseurs d’accès et notamment Tiscali -qui ne représente que 3,8% des parts du marché sectoriel- prennent les mesures pour empêcher l’utilisation de tous les systèmes d’échange de fichiers « peer to peer ».
Une atteinte donc à la jubilation joyeuse de l’échange convivial entre internautes.
Développer son sens critique en affinant son ouïe, en choisissant la culture de demain et refuser celle que l’on nous impose -formatée et aseptisée- semble déranger maladivement l’industrie du disque et ses composants.
Une allergie contagieuse puisque même des Artistes réputés non conformistes se transforment en écureuils de l’épargne, avec nains de jardin entretenus dans leur bunker.
Le problème est qu’il existe un certain nombre d’auteurs et de compositeurs qui ne se reconnaissent pas dans cette âpreté cupide.
En bons visionnaires, ils anticipent et savent que l’écoute libre est une source de révélation et d’état de grâce.
Ils savent également que la daube ne passera plus le mur du son.
Les consommateurs ne tolèreront plus d’acheter un titre valable, pour s’en coltiner dix médiocres, sur un CD complet.
Les producteurs devront faire l’effort de produire de vrais talents et d’épouser leur univers au lieu d’essayer de leur imposer un cahier des charges, réputé rentable.
La sélection sera plus redoutable car n’est pas Jim Morrisson qui veut, mais l’ère musicale qui s’ouvre à nous, nous allègera de tous ces artistes imposteurs, ronflant sur leur plan de retraite.
Et puis, manque de chance pour l’industrie du disque, peut-être les internautes ont-ils du goût et le font-ils savoir !
De la musique avant toute chose....