samedi 10 décembre 2005, par Franca Maï
Voici venir le temps où les jupes retroussées et les pantalons fripés tanguent et se mélangent en une danse endiablée pour mieux déjouer l’horizon qui se profile, inflexible. L’urine peut crier sa trouille en un fleuve grandissant, les neurones azimutés et clairvoyants guident nos actes.
Nous n’avons plus qu’une bataille : eux ou nous.
Eux, parés dans leurs oripeaux du tout sécuritaire à nous balancer des caméras de surveillance et des théories fumeuses sur des émeutes supposées manipulées.
Eux, à nous aboyer des consignes d’ordre civique flirtant délibérément avec une délation rampante et visqueuse.
Eux, à nous traquer, à nous acculer dans les venelles du non droit pour mieux nous crucifier au poteau de la résignation.
Entendez-vous leurs rires graveleux du haut de leurs moralités emmurées ?
Ils nous parlent de justice
Ils nous parlent d’égalité
Ils nous parlent de fraternité
Ils nous parlent de liberté
Des mots galvaudés, suturés à des calculs médiocres qui font qu’un pays ressemble à une truie xénophobe et graisseuse.
Que fait la Gauche ?
A part se meurtrir et s’auto flageller, en écoutant la rengaine rance des sirènes.
A reculer avec des œillères devant sa jeunesse meurtrie.
A se congratuler devant un pitoyable tour de passe-passe.
La Gauche joue à la belle au bois dormant et attend naïvement le baiser de son chevalier errant et fantomatique.
Voici venir le temps où les peaux en sueur se collent et se frottent pour aspirer l’énergie nécessaire.
C’est l’heure.
C’est déjà demain.
Il fait soleil et il est pour nous. Ne laissons pas casser le soleil.
La Gauche doit dépasser la frontière de l’immaturité de ses clivages.
Elle doit coucher ses pachydermes congestionnés et proposer du sang neuf . Elle doit croire en elle.
Sinon, ce sera : eux