Ballade sur un air de vélo.
dimanche 5 octobre 2003, par Séverine Capeille
Do : Les filles, c’est du sérieux là, il ne faut pas se planter…
Ré : Arrête de nous mettre la pression
Mi : Elle est conne cette idée. Ca vient de toi ?
Do : De mon banquier.
Fa : Moi j’me tire ! Vous êtes tarées.
Do : Sans risque il a dit.
Fa : Tu couches avec lui ?
(silence, temps, pause… comme on veut)
Mi : Il est con ce banquier.
Do : Et nous, fauchées ! Merde, ça ne peut plus durer.
Ré : Pourquoi repartir en vélo ? Je ne comprends pas.
Do : Le vélo, ça passe incognito. C’est rapide et on peut utiliser les sacoches pour planquer le pognon.
Mi : Oui, et on évite les bouchons.
Fa : Vous faites du sport maintenant ?
(silence, temps, pause… comme on veut)
Ré : Remarque, personne ne nous connaît.
Do : Pas de casier, boulots minables et réguliers.
Mi : Pas d’enfant, pas de mec attitré.
Fa : On peut partir loin, rien ne nous retient.
Do : Tu changes d’avis là ?
Fa : Ma demande de prêt a été refusée.
Ré : Je reviens sur le vélo, mais… c’est pas pratique pour partir loin.
(silence, temps, pause… comme on veut)
Fa : T’as pensé aux collants ?
Do : Quels collants ?
Fa : Pour le braquage. Les collants.
Do : On ne braque pas. On n’a pas d’armes.
Ré : On se ferait remarquer avec un collant, sur le vélo.
Do : On se gare gentiment, on se plante chacune devant un guichet et on attend.
Fa : Quoi ?
Ré : Ben, l’argent. Tu crois qu’on va faire une ballade champêtre ou quoi ?
(silence, temps, pause… comme on veut)
Mi : Le banquier, tu l’aimes ?
Do : Disons qu’il compte pour moi.
Fa : Il est banquier.
Ré : Quand tu dis « on se gare gentiment »…
Fa : On peut lui faire confiance ?
Ré : Ne me coupe pas la parole ! Je disais quand tu dis…
Fa : Tu tiens vraiment à poser une question débile ?
Ré : C’est important.
Do : On fait tout en douceur, et pas d’antivol aux vélos, on perdrait trop de temps.
Fa : A quelle heure il diffuserait le produit soporifique dans les aérations ?
Do : 10h15. Il dit que c’est le mieux.
(silence, temps, pause… comme on veut)
Mi : Moi j’aime bien ce bar.
Fa : La musique est nulle.
Do : Il faut qu’on s’entraîne.
Ré : Pour ?
Do : Le vélo.
Ré : Merde, j’ai plein de trucs à faire en ce moment.
Fa : Moi non plus, ça ne m’arrange pas.
Mi : T’as un vélo en rab à me filer ?
Do : Non. Faudra t’en acheter un.
Mi : Impossible avant le mois prochain.
Fa : On ne va pas commencer le vélo en plein hiver, vous divaguez là ?
Ré : On reporte au printemps alors ?
Roulement de tambours.
Sol : On va fermer Mesdemoiselles.
Do : On vous doit ?
Sol : 13.50
Do : Euros ?
Sol : C’est cela oui.
Ré : C’est pas donné.
Fa : La musique était nulle.
Sol : Pas autant que votre idée de braquage à vélo.
Gong.