Je vais te désobéir mon cœur,
Pour mieux rassembler un courage qui m’abandonne.
Fauchée par une rafale d’indifférence notre belle explosion de liberté !
Je vais résister à cet appel qui envole mes pensées vers lui pour me libérer de mes sentiments
désormais envahissants.
Je vais te désobéir mon cœur,
Réquisitionner un espace type F.Versailles pour poser là mes doux mots de tendresse désormais
morts.
Je dénoncerai ceux qui m’affirment que nous avons tous droit à l’amour,
Je les ferai condamner au goulag du froid et de la désespérance à leur tour.
Donjon de mort.
En garde à vue notre liberté d’aimer. Toujours ces maudis ADN de l’amour.
Fusillons-les une bonne fois pour toute, pour l’exemple, tiens !
L’appeler,
L’insulter pour mieux lui dire de revenir,
Pour sortir cet amour qui oppresse,
Fichus portables,
Besoin de distance,
Appeler encore,
Se montrer mais pas trop,
Endosser à nouveau la peau d’une adolescence fragile. Dérisoire.
Mais c’est quoi ces conneries de femme libre ?
C’est quoi, si on n’est pas aimé ?
Je vais te désobéir mon cœur,
Défaire tous les nœuds que je voulais attacher à lui.
Qu’il me reste tout de même un peu d’humanité.
Garder quelques forces puisées dans la solitude, blast de feu soufflant tout espoir pour laisser place à
une vie désormais simplement quotidienne.
Figer un sourire de bon aloi, celui qui me défend.
Afficher une gentillesse à toute épreuve.
A qui puis-je revendiquer le droit de mettre mon cœur au repos ?
Trouvez-moi le bouton « off ».
Prendre le maquis, je suis forte.
N’approche plus, je te hais ! Non ! Si !
Appelle-moi, viens !
Reste là !
N’approche pas.
A toi, douce Marie. A ton grain de folie, il ne le mérite pas. A nos paradoxes, nos contradictions, nos doutes, nos idées idiotes de femme libre, à notre courage d’être femme, faible, forte … A nos 40 ans d’amitié, de sourires et de dérision.