jeudi 10 février 2005, par Franca Maï
Nous ne voulons pas cirer les pompes des industriels en nous échinant laborieusement et en récoltant quelques miettes de leur maigre obole.
Nous voulons travailler, gagner notre vie normalement et vivre décemment. Nous ne voulons plus marcher sur les os meurtris des SDF en faisant semblant de trouver un arrangement avec notre conscience.
Après nous avoir martelé que la France d’en haut regardait avec une attention particulière les fumistes engendrés par la France d’en bas, après avoir pondu avec la régularité d’un métronome, des lois répressives, le résultat éclate de sa torpeur telle une goupille en transe ...
Les citoyens découvrent à nouveau l’allégresse du pavé.
30.000 manifestants dans les rues de Marseille
12.000 à Rennes
12.000 à Lille etc...
284.000 au total selon la police
517.000 selon les syndicats
Qu’importe la comptabilité réductrice... le malaise est bien présent et il prend la forme de longs cortèges bariolés où la colère rythme les pas multipliés.
La proposition de loi enterrant de fait les 35 heures sera adoptée cette semaine au mépris du grondement de la rue.
Nous sommes à quelques mois du référendum de la constitution. Nous serons au rendez-vous dans la « positive attitude », chère à Mr Raffarin.
Celle de l’écoeurement.
C’est un NON bien mûri qui pointe son spectre. Entendez-le bien dans vos tours d’ivoire.
A titre d’exemple, la semaine dernière BNP Paribas a annoncé un bénéfice de 4,7 milliards d’euros en 2004 préférant choyer ses actionnaires par de généreuses distributions de dividendes à la place d’investir, embaucher ou augmenter les salaires.
Continuez à jouer au casino avec notre sueur et nos convictions et fermez bien à double tour vos persiennes.
La lame de fond affûte sa portée légendaire.