J’ai lu ce matin dans un journal de gauche,
Porteur de ce qu’on dit qui est toujours durable,
Des pages de réclames, immondes et viles.
Les assassins financent toujours la bonne parole.
L’océan se soulève et la vague qui enfle
Ne renie pas la vie qui s’étend sur la côte !
La terre parle et nous n’entendons pas.
Rien de ce qui est dit n’affole nos penseurs.
Le brouhaha s’étend bien au delà du large ;
Il explose parfois dans le ventre des flots
Où sur les hautes cimes en volutes de quartz.
Demain ne sera pas, vous le savez fort bien.
Il et déjà trop tard pour effacer l’ardoise
Et pour rompre le cou à la désolation.
Avez-vous vu parfois, en traînant sur les plages, cet accent de bonté
que le soir vous amène ?
Avez-vous vu, aussi, plongeant du haut des cieux, cette pâle clarté
qui nous pousse à survivre.
Les croyances sont là vous affirmant encore que demain ne sera
pas l’ignoble déchéance
Que l’on vous a cachée durant des millénaires.
Quand l’air se raréfie, que l’eau s’oxyde et vire, que le pain
est porteur du poison de la terre ;
Vous vous mettez à croire et puis à espérer, en écoutant la mort
en porte-jarretelles,
Qui vous chante l’espoir en mensonges de verre et vous laisse
à penser que tout à solution.
Ils ont tordu le soc, empoisonné la terre, asséché les marais.
Ils ont tout corrompu.
Et sur les champs stériles pendent des perfusions
où des médicaments gavent les jeunes pousses.
Vous n’avez même plus la honte pour excuse.
Quand la nuit descendra pour effacer nos traces
Torchez la, calmement, une dernière fois,
de vos billets de banque.
Et oubliez la vie qui de gloire et de luxe
ne vous a rien appris.
Source : le site de René Balme