dimanche 8 octobre 2006, par Cathy Garcia
jour après jour
sa pelletée de survie
sa cuisine mentale
son mortier pour que ça tienne
les édifications
ces petites cloisons
pour éloigner la mort
contenir les nerfs
de la folie
jour après jour
façonner le vide
en faire une existence
ni trop
ni trop peu
chercher l’aplomb
sans se dessécher
accuser les coup
ou leur pardonner plutôt
ils ne savent pas ce qu’ils font
les humains
ils tâtonnent
ils sont malades
contaminés de conscience
ils ont muté
les humains
mais pas assez encore
ils sont perdus
la conscience pèse
et il nous faut monter
monter sans cesse
se délester
malgré et par elle
la pensée monture
se perdre
trouver son négatif
l’inclure
dissoudre la dualité
accoupler les contraires
tant de pierres
philosophales
mais la créature souffre
l’appel à la chute
à la faiblesse
à la béance
est trop puissant
s’y soumettre
est une jouissance
trop troublante
pulsations souterraines
dans les profondeurs
se jouent des parties
essentielles
tout est occulte
l’humain
idolâtre obscur
englué dans la matière
qui le contrôle
son socle le dévore
masqué
de toute-puissance
l’humain exhibe le sceptre
de son extrême
fragilité
roi des cons