Arrêtons de dire, nous les gueux, les marginaux, les insoumis de cette société orientée vers le luxe que nous sommes propriétaires de nos achats.
Lorsque nous nous délestons de notre argent pour acquérir le CD musical de nos rêves, il faut bien capter que celui-ci ne nous appartient pas.
Dans moins d’une semaine, la loi ogresse DADVSI nous remettra le porte-monnaie à l’heure, si nous ne nous bougeons pas furieusement la croupe.
Nous ne pourrons plus partager nos découvertes. Pire même, nous ne pourrons plus écouter comme bon nous semble la musique de notre choix.
Elles ne pourront plus diffuser librement toutes ces notes et ces voix créatives qui nous apportaient le rayon de soleil indispensable pour guerroyer avec le quotidien gris peau de souris.
Jusqu’alors, ces radios alternatives nous aiguillaient avec passion sur des groupes absolument magnifiques qui se tairont à jamais faute de rayonnement ou qui pousseront quelques râles dans des zones aléatoires et inaccessibles.
Un véritable parcours du combattant pour happer nos désirs auditifs !...
A la place, nous aurons droit à la logorrhée habituelle et formatée qui aide dangereusement au dressage des épaules voûtées.
Nous subirons le mauvais goût d’actionnaires rivés sur des courbes et des chiffres gonflés par un packaging publicitaire.
Ah oui, ils sont forts les concepteurs de ce tour de "passe-passe escroc".
Ils ont décidé d’assassiner la Culture en l’enfermant à clef car ils ont conscience que si l’on peut mettre à terre un ventre affamé, il n’en est pas de même avec le cerveau humain.
En bâillonnant les voix et les voies de traverse et en nous imposant une culture aseptisée d’une imposture pitoyable.
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