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En cinq coups à bout portant.

mardi 26 juillet 2005, par Franca Maï

« L’homme tué par des policiers vendredi à la station de métro Stockwell dans le sud de Londres n’était pas lié à l’enquête sur les attentats jeudi dans la capitale britannique, a annoncé samedi Scotland Yard »

L’homme avait la peau dorée du soleil Pakistanais.

L’homme était vêtu d’un épais manteau rembourré.

En plein Eté

Les pieds ancrés dans la rame de métro.

A-t-on idée de se promener avec une épaisseur de textile anormale ?

Peut-être l’homme avait-il froid ?

Ce froid qui glace l’intérieur des tripes lorsque l’on se sait, traqué, par la couleur d’une peau

Qui parle à votre place

Etoffant les préjugés

D’autres hommes en sueur

Guidés par la paranoïa débordante

Mutilant

En cinq coups à bout portant

Le crâne d’un homme

A même un quai débordé par des silhouettes

Aux paupières horrifiées.

Un pistolet noir automatique dans une main gauche Des doigts noueux qui pressent la détente Au nom de l’opération terroriste en cours Sésame approuvé et éprouvé Du tout sécuritaire...

Un témoin, Mark Whitby, a vu l’homme monter dans un wagon du métro. « Il est monté dans le train et j’ai regardé son visage. Il regardait de gauche à droite, mais il avait vraiment l’air d’un lapin, d’un renard traqué ». « Il avait l’air absolument mort de peur », a-t-il ajouté. Les policiers, explique-t-il, étaient à moins d’un mètre derrière lui. « Ils ont déchargé cinq coups sur lui. Je l’ai vu. Il est mort, cinq coups, il est mort ».

L’homme avait la peau dorée du soleil Pakistanais

L’homme était vêtu d’un épais manteau rembourré

L’homme est entré dans le métro en trébuchant

Peut-être l’homme parlait-il mal l’anglais ?

Il ne comprenait plus la langue

Elle lui échappait

Il courait en hallucination désoeuvrée

Ralenti dans sa course effrénée

Par l’épaisseur de ses oripeaux

Et les hommes en sueur

Continuaient à le traquer

A la station de Stockwell

Dans le sud de la ville

En cinq coups à bout portant

Un pistolet noir automatique dans une main gauche Des doigts noueux qui pressent la détente Au nom de l’opération terroriste en cours Sésame approuvé et éprouvé Du tout sécuritaire...

« Il faut comprendre que chaque mort est profondément regrettable mais, à ma connaissance, l’homme a reçu des sommations et refusé d’obéir aux instructions de la police."

L’homme avait la peau dorée du soleil Pakistanais

L’homme était vêtu d’un épais manteau rembourré

Il n’avait ni pistolet, ni arme dans la main

Seulement cette couleur de peau

Indélébile

Peut-être que l’urine de la trouille

Coulait entre ses jambes

Mais il ne pensait qu’à courir

Et à attraper le premier wagon d’évasion

Pour retrouver sa maison

Et respirer à l’intérieur des murs familiers

Sans crainte du regard des autres

Kamikazé

En cinq coups à bout portant

Le crâne d’un homme

A même un quai débordé par des silhouettes

Aux paupières horrifiées.

Un pistolet noir automatique dans une main gauche Des doigts noueux qui pressent la détente Au nom de l’opération terroriste en cours Sésame approuvé et éprouvé Du tout sécuritaire.

Une bavure

Un fait divers

Un épais manteau trop rembourré...

La fusillade est justifiée

Par l’opération terroriste en cours

Terrorisons les terroristes

Les passants et les hommes à la peau sucrée.

Aux racines du soupçon

Sans sommation

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Scotland Yard a exprimé ses regrets d’avoir abattu un innocent. La police britannique a par ailleurs arrêté deux suspects vendredi et les interroge.

Le maire souhaite que 200 policiers patrouillent les quais du métro.

En cinq coups à bout portant

Ca vous rassure ?

source : e-torpedo.net

1 Message

  • > En cinq coups à bout portant.

    26 juillet 2005 23:09, par SCANDIOU

    Toujours cette foutue morale qui selon votre origine vous êtes blanchi ou bien ... A part celà : Gaffe citoyen ! cela sent la "carte blanche" comme pendant la guerre de l’Algérie, il ne faut pas pleurer après.

    SCANDIOU


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