Sistoeurs

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Sistoeurs par un brothoeur

A nos six ans…

samedi 10 octobre 2009, par Séverine Capeille

Pour moi, le samedi matin, c’est ménage. Réglé comme une horloge. Ménage. J’en profite pour cogiter. Cogiter sur le fait que je suis à l’âge où l’on réserve des heures au ménage. Preuve d’une effroyable poussée vers la poussière. D’un déclin inéluctable.

Je suis donc, ce samedi 10 octobre au matin, en pleine réflexion détritus-existentielle quand je reçois un mail de Jean-Marie Bastar, l’un de mes anciens élèves. Le message est succinct : « affiche en friche ». J’abandonne l’aspirateur de mes pensées. J’ouvre la pièce jointe, intriguée. L’image me fait un effet surprenant. Comme une fenêtre que l’on ouvre en grand lors d’un ménage de printemps…

J’aime ce montage. Non seulement parce qu’il est une preuve spontanée de l’intérêt porté au site par un public toujours plus nombreux et enthousiaste, mais aussi parce qu’il témoigne de cet « esprit Sistoeurs » qui s’épanouit depuis… SIX ANS. Je réalise que les dates correspondent. Six ans jours pour jours. J’avais oublié l’évènement, trop aveuglée par la poussière. Ainsi, le cadeau de Jean-Marie prend une dimension particulière. Il est un clin d’œil du destin, un sourire du hasard, un involontaire et remarquable cadeau d’anniversaire. Par cette vision du magazine, cette lumière se reflétant dans les verres, on peut apercevoir un petit signe de la vie. L’indice manifeste qu’on va dans le bon sens.

Six ans que Sistoeurs mène la danse. L’image vient balayer les âges, dépoussiérer d’un coup les semaines aux samedis rances. Jean-Marie Bastar, ancien élève en Communication Graphique que je croisais parfois dans des concerts et qui avait l’intelligence de ne jamais y faire allusion en classe ; qui ne semblait pas passionné par la littérature mais qui faisait preuve de curiosité ; qui m’avait interpellée un jour au détour d’un escalier avec cette inoubliable question : « Ca veut dire quoi Madame ‘Des thés au rhum sur les théories’ ? » et auquel j’avais bafouillé une incompréhensible réponse avant de réaliser qu’il citait mes propres mots issus du texte « Sistoeurs a trois ans », Jean-Marie Bastar, donc, vient me rappeler en un cliché le bonheur que j’éprouve à faire progresser le magazine, même si je me sens parfois proprement lessivée. Il révoque la rigidité du balai pour mettre en avant la spontanéité et l’originalité. Il signe nos signes distinctifs par un signe extérieur de générosité. En un mot comme en cent, il réduit les discours à quatre lettres : CQFD.

Je veux le remercier. Et remercier toutes celles et tous ceux qui partagent cette aventure, comprenant instinctivement ce qu’aucune ligne éditoriale ne pourrait détailler brillamment. Joyeux anniversaire à Sistoeurs. Et en guise de bougie, une image pleine d’enseignements :

Nous sommes bien vivants. La poussière peut attendre.

Pour contacter Jean-Marie Bastar : korteck@hotmail.com


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