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Bangkok

lundi 16 mai 2016, par Mireille Disdero


L’odeur sucrée de Bangkok. Avec elle, la chaleur en nappes compactes de corps s’extirpant des bureaux. Quand la nuit tombe puis se brise, elle gagne les quartiers.
Alors, les hommes se transforment en insectes assoiffés… écrasés sous le poids de la beauté. Cœurs brisés, étoiles d’araignées dans le regard, buveurs d’ennui entrechoquant les verres, avalant la nuit sucrerie, tous attendent et transpirent le passé. Equarisseurs d’anges, désirs immédiats, tous dansent sur les tables (de nuit, de jour), caressant les cheveux d’un noir si noir qu’ils réapprennent la couleur, celle qui éclate dans les yeux nébuleux.
Au sud du tropique du cancer, lumières et panneaux énormes balancent des visages de synthèse et crachent les images virtuelles à la vitesse du sang pulsant vers le cœur.
Impact. Mangas incarnés. Ciel d’ombres à paupières, averse qui rode et moisit les tissus trempés d’avoir trop dansé. Au 7/11, des filles aux voix de poupées douces servent les exilés de la nuit. Ils finissent sur le trottoir, avec une soupe de nouilles Mama pimentée. Ça brûle tout, le cœur avec. Ça hurle fort, les yeux idem, qui s’enfoncent dans le crâne pour trouver le sommeil.
La beauté de Bangkok est dans la ruelle, une silhouette qu’on ne rattrape pas. Elle est l’odeur sucrée qui habille chacun des hommes fourmis.

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