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Jésus était un grand rabbin

dimanche 22 décembre 2013, par Sandrine Rotil-Tiefenbach


Et voilà ! La bourrée des paillettes qui recommence ! Faut que ça se brille une fois l’an ! Faut que ça se bouffe son air de luxe, son foie gras, sa mousse d’huîtres, sa dinde ! Eh eh eh sa dinde ! Va falloir se taper la belle doche, camarade ! Eh eh eh... tu l’aimes bien ta belle doche, hein, va falloir assurer l’occasion mon pote ! Parce que, le reste de l’année, tu t’en branles de ta belle doche, tu t’en branles grave, elle pourrait crever la vieille ! Et dire qu’elle va encore t’offrir de ses immondes gadgets anglais pour ta « cuisine » eh eh eh, encore un qui sortira pas de son packaging et qui ira s’empoussiérer au plafond, sur le toit de ton plus haut placard, près de l’ampoule, laissé et oublié pour compte loin de tout ce qui passe en bas. C’était quoi l’année dernière ? Hein ? Des repose couverts en forme de lévriers afghan ouarf ouarf ! Des ronds de serviette eh eh eh... ? Ah ! Mais si elle savait la belle doche, ce qui se passe en bas de ta cuisine ! Parce que tu as une cuisine dans ta maison mon petit père, n’est-ce pas ? Je les vois bien, là, les cadavres qui s’alignent... ça se voit sur ta gueule mon pote tu finiras comme moi ! Quand ta belle doche en aura marre que sa fifille partage son frigo avec un glandeur de ta trempe, crois-moi qu’elle lui fera le sermon, va ! Ça durera ce que ça durera mais elle l’aura à l’usure, la chère enfant ! Elles sont fortes, tu peux m’en croire ! Tant que la petite n’est pas encore lassée de ton petit coup de queue quotidien, t’es tranquille, camarade, t’es tranquille, mais y a un jour où t’en pourras plus d’aller au charbon mon gars, où t’en pourras plus de toute cette merde, de tous ces cons, là, qui te font chier tous les jours pour te grappiller le peu de nerfs que t’as encore la force de mettre à te lever chaque matin, et pour faire quoi, des ronds de jambes à des mecs qui s’en branlent grave de ta gueule et qui eux, sont en ce moment en train de se la couler douce aux Antilles pour leur petite fête annuelle eh eh eh... Sont pleins aux as ces salopards et ça se permet de regarder sa montre quand t’arrives pour faire tes heures eh eh eh, des fois que t’aurais osé leur voler une minute, toi qu’a même pas de quoi payer un vrai bijou à ta femme, même un petit, que du toc, alors que ça lui ferait tellement plaisir, à ta femme, hein, elle qui bosse comme une dératée en plus de torcher le niard toutes les nuits, et faut encore qu’ils te fassent chier, pour un rien, pour n’importe quoi, pour tout, qu’ils te sucent jusqu’à la moelle, jusqu’à ton dernier rond que t’as pas, je te le dis camarade, t’en pourras plus de toute cette merde, un jour t’en pourras plus, y a pas d’issue, tu le sais très bien, je t’attends au tournant eh eh eh...

Eh eh eh... tiens, voilà l’autre qui repasse, là, avec sa guirlande dans le chignon... Eh putasse ! Laisse-y donc un peu d’air sortir de ton trou du cul, je te sens qui va étouffer, là... eh eh... Eh ! Pétasse ! Euh... Madame, madame ! T’as pas une petite cigarette pour un vieux démuni comme moi... ? Eh eh eh c’est ça, casse-toi, vas-y, à ton raout dégueulasse de famille ! Va bouffer ta DINDE ! Et mastique bien tes marrons c’est pas digeste eh eh eh... Putain... Ce que je me marre... Ce que je me marre ! Et dire que toute cette mascarade se chie sur l’anniversaire d’un niard qui aurait deux mille ans ! Et un Juif ! Eh eh eh... Rien compris les mecs eh eh eh... parce que, en imaginant qu’il ait existé le Jésus, d’abord, c’était un circoncis ! Eh ouais ! Tout le monde le sait mais tout le monde l’oublie ! Mais un fils de Dieu alors là qu’on me laisse marre eh eh eh ! C’était un rabbin messieurs dames, un très grand rabbin, ça, oui ! Qui a marqué parce qu’il pensait pas comme les autres ! Un sacré mec en vérité ! Mais le coup des miracles et de la vierge Marie, ça t’en met dans la gueule de la connerie humaine hein ! Et c’est toute la planète qui marche dans la combine nan mais t’hallucines mon pote ! C’est comme les petits icônes là, qui le montrent avec les yeux bleus comme des plumes de perroquet alors que c’était un pied noir, Jésus, tu parles qui vont pas le faire comme il était, avec une gueule d’arabe eh eh eh et un pif de trois bornes qui pompe tout l’horizon eh eh eh... En plus, si l’on en croit ses concepts, si Jésus voyait aujourd’hui ce qu’ils en font, de sa naissance, tout ce fric putain tout ce fric pendant que l’autre moitié de la sphère est en train de crever par toutes ses pauvres veines, par tous ses trous béants, mais vous savez ce qu’il ferait, le père Jésus, s’il voyait cela, ben il passerait le fil à son Divin Papa pour qu’il balance un putain de nouveau déluge sur le monde, tiens ! Y a du ménage à faire, qu’il dirait Jésus ! Eh eh eh... Et pas qu’un peu Seigneur eh eh eh... J’t’en foutrais des bombes atomiques dans tout ce merdier, moi, tiens...

Tiens... v’là qu’elle est vidée ma piquette... Eh ! Monsieur ! Z’auriez pas une petite pièce siouplaît ? Ah ouais... z’avaient mis des bouteilles sur les rebords du trottoir, ouais j’ai vu, ouais... mais l’est vidée ma piquette... nan leur sandwiche jambon-beurre peuvent se les foutre dans le fion, c’est pas qu’aujourd’hui qu’on doit se nourrir les mecs, c’est tous les jours, pauvres taches va ! Pis j’ai pas faim, j’ai soif. Soif ! Putain t’as pas trois euros, tu m’en payes une autre ? Merci mon gars, merci, le ciel te le rendra...

Là ! C’est bien comme ça, regarde, je pose mon cul ici et je lui casse la gueule, à cette bouteille-là eh eh eh... ça vaut toutes les chaleurs humaines de la terre eh eh eh... sont marrants les gens, à marcher vite, chargés comme des ânes, pressés dans leurs grosses laines eh eh eh... que d’énergie doux Jésus que d’énergie... ! Et tout ça pour quoi ? Pour une dinde ! Pour une belle-doche ! Rien que des trucs qu’ils chieront demain quoiqu’il arrive eh eh eh... je suis bien moi... Je suis bien mieux qu’eux tiens ! J’ai pas froid, moi ! Je m’agite pas pour les prunes moi... Je profite des heures et je danse dans mon crâne comme une ballerine à l’aurore de ses rêves eh eh eh... Mais j’ai pas froid, non, ça j’ai pas froid... A la fin de la bouteille je fermerai mes yeux et j’irai moi aussi retrouver les sapins des trois mages... je rêverai mieux que vous, bandes de cons, parce que la neige, moi, je la touche en vrai, je la balance pas pour de faux sur les branches en plastique, je la regarde tomber et je parle avec elle, moi ! Et j’y pense plus, à ma pisse qu’a gelé dans mon froc, et j’y pense plus à toutes vos conneries, allez, joyeuses fêtes les moutons ! À votre santé ! Cette nuit il gèlera pas, c’est des conneries, je serai encore là demain et puis, c’est Noël ! Levons le coude camarades, allez, suis pas un mauvais bougre, là, à la bonne vôtre ! Et soyez heureux surtout, soyez heureux... Ce soir, les anges sont de la fête...

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Publié pour la première fois sous le pseudonyme Fauve - 2003 - source : Hermaphrodite


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