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Filles perdues, Stan de Marillac

lundi 27 août 2012, par Séverine Capeille

Dans la rue, dans le métro, dans leur assiette, dans leurs pensées, face aux hommes… Des filles perdues qui s’appellent Léa, Lucille, Emma, Sofia, Béa, Peg, Audrey, Florence, Héloïse, Nine, Margaux, Lola, Juliette, Estelle, Camille, Carole, Inès, Nath, Christelle, Nora, Laetitia, Delphine, Sandrine, Flore, Fanny, Laurence… Mais elles pourraient aussi bien ne pas avoir de nom. S’appeler « elle ». Se glisser dans votre peau de femme au détour d’un mot, d’une phrase, ou d’une expression.

La liste des prénoms est aussi longue que le nombre de nouvelles qui composent ce recueil. Une page ou deux suffisent pour peindre un univers, une situation, une petite tranche de vie passée à la loupe de Stan de Marillac.
L’auteur s’amuse à croquer des personnages, comme un peintre le ferait, avec un sourire en coin. Des phrases courtes, comme des coups de fusain, précis et rapides, esquissent des personnalités complexes, faites d’ombres et de lumière.
Les filles sont vues sous tous les angles, aussi agaçantes qu’attachantes, drôles et pathétiques, émouvantes ou graves. Mais libres. Toujours libres. Pétries de cette liberté qu’elles offrent parfois par amour. Ainsi soit-il.

- Extrait :

* L’ascèse épicurienne :

« A force de recueillir de bureau en table de cantine les confidences des uns et des autres, Camille a pris conscience de ses différences. Plutôt que d’y voir des manquements, elle les appréhende comme la manifestation de sa liberté d’esprit et d’un choix de vie radicalement personnel. Elle ne ressent pas le besoin de s’aligner sur les autres, comme de faire la fille en se comportant comme telle : suivre un régime, être coquette, et chercher avidement à plaire aux puissants.
Est-ce la prégnance de ses lectures d’enfant ? Elle n’a jamais cherché à prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, pas plus qu’à elle-même de toute façon. Sa vie ressemble à l’un de ces chemins qu’on force à travers une forêt épaisse. Les branches lui fouettent le visage, elle se prend les pieds dans les racines, les fougères lui coupent les jambes. L’inquiétant sous-bois se resserre sur son passage, n’en gardant aucune trace ; surtout n’incitant personne à la suivre. Seule sa fantaisie la guide, et elle est tout excitée à l’idée d’importantes découvertes ou rencontres inattendues, inespérées
. » P.96

Filles perdues, Stan de Marillac
Editions Lunatique, 2011
Broché : 156 pages
ISBN-13 : 979-1090424050

Le site de l’éditeur : http://www.editions-lunatique.com/


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