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La salive de la bouche

mardi 19 octobre 2004, par Franca Maï

Une taxe sur la salive. Voilà ce qu’il manque pour parfaire le tableau.

Certains artistes seraient-ils si frileux pour quémander avec tant d’âpreté des droits sur la musique libre via internet -au son quelquefois tout juste potable ?

La peur d’un vrai choix opéré par un internaute mélomane et curieux est-elle si irraisonnée pour leur ego ?

Cette magnifique audiothèque à portée de l’ouïe permet seulement de découvrir la vérité en face. Lorsqu’on aime vraiment une musique, un livre, un film, on court l’acheter et même quelquefois en plusieurs exemplaires. C’est ainsi que je me suis vue acquérir dix exemplaires du Nécrophile de Gabrielle Wittkop, simplement pour faire partager une écriture d’orfèvre et un émoi particulier. Par contre quand je n’aime pas, je suis heureuse de ne pas me délester de quelques euros pour quelque chose que je considère comme moyen, voire médiocre.

Est-ce la trouille de cette sentence indépendante qui conduit certains musiciens et chanteurs -dont pourtant je respecte le parcours- à signer une pétition susceptible de piéger ceux qu’ils appellent abusivement « Pirates ». Ont-ils oublié d’où ils venaient ces artistes, pour la plupart ? Ont-ils laissé dans leur grenier aux souvenirs, leurs premières fébrilités musicales partagées par le biais d’une duplication K7 ?

Préfèrent-ils ce brouillard opaque qu’est le matraquage publicitaire où on les conforte dans l’idée fausse qu’ils sont des icônes vivantes et rentables. De bons chevaux de course à l’appétence cupide, flattés par des maquignons aux dents longues mais à la vue courte !

Nous sommes soixante millions de consommateurs. Ne vous inquiétez pas lorsqu’une œuvre nous est vitale, nous savons où la trouver.

A la fosse commune comme Mozart Une oreille coupée comme Van Gogh Un 14 juillet comme Léo Ferré Overdosée comme Janis Joplin Brûlée vive comme Ingeborg Bachmann

Mais pas dans vos demeures aux persiennes empierrées.

1 Message

  • > La salive de la bouche

    30 juillet 2005 23:45
    Nous savons, depuis les situationnistes, qui sont les artistes, qui se cache derrière cette appelation controlée. On n’est pas dupe. On sait bien que l’art n’est qu’un alibi à l’ambition, et non l’élèvation de l’esprit. L’ère des Brigitebardots (en un seul mot) a consacré "l’art aux poubelles de l’histoire". Dans ce qui nous est présenté, il n’y a pas d’émotion, tout juste un petit air séduisant. Mais, la séduction n’a jamais été un moyen artistique. Plutôt l’inverse. Il nous reste (et les reste sont des restes, n’est-ce pas...) le panthéon des oeuvres classiques, et la clandestinités des oeuvres actuelles, perdues le plus souvent dans la misère de ses créateurs, oubliés du public. Mais, existe-t-il seulement ce public ? habitué à la médiocrité, il reste peu, tres peu de place pour la qualité, si peu qu’on arrive parfois à la rencontrer au détour d’un squat, ou par hasard, sur InterNet. Autant dire : rien ! http://destroublesdecetemps.free.fr

    Voir en ligne : L’art, de la clandestinité à l’oubli...


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