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Armelle, dite Mémelle, Mélouille, singette, la singe, Armelouille, Armelouillette...

samedi 25 avril 2009, par Lydia Maleville


Tu me parles, Mémelle, je te parle, nous parlons ensemble.

Nous communiquons d’âme à âme, ton âme, mon âme.

Ton âme merveilleuse et belle, sans tricherie, sans double fond. Celle que les humains ont perdue. Pauvres humains, noyés dans nos angoisses et nos combats inutiles, englués dans un remède dangereux : l’orgueil. Orgueil en bas, orgueil en haut, orgueil devant, orgueil derrière, orgueil pour se croire important, pour s’affirmer aux yeux de l’autre, oublier l’angoisse de la mort, et cette peur atavique d’être rejeté. Cette peur persistante de n’être rien, de disparaître.

Épuisés par ce long combat, condamnés à vivre des relations de force, pour être reconnu, pour être toujours « le premier sur la photo », soumis à notre peur de n’être pas assez aimé et important. Épuisés, dénaturés, nous n’avons pas le temps, plus suffisamment de confiance, plus l’énergie pour se déshabiller l’âme.

Oui, comment se mettre l’âme à nue, sans peur, sans danger ?

Donc, elle restera dans sa gangue, cachée tout d’abord, puis oubliée sans fonction, elle se nécrose, perd de sa substance et sa sensibilité puis enkystée à tout jamais, elle ne sera plus, ou deviendra productrice de déséquilibre et souffrance.

Ton âme de petit singe, toi , mon animal, si supérieur à nous, tu me l’offres et nous vivons simplement la vie. Nous vivons la vie comme ça, facilement sans la pervertir, tout amour devant.

Extrait de "Tous les deuils se ressemblent" écrit après la mort de mon dernier bébé (Armelle) singe capucin qui vécut avec moi 20 ans.

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