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Miséricorde

Un texte de Lilith

samedi 5 janvier 2008, par Le Collectif Sistoeurs


Lilith m’aimait
Depuis longtemps
Mais je n’en savais rien
Parce que je ne voyais rien
Elle a saigné
Pour moi
Rouge est devenue ma terre
L’endurance de la pierre
L’éminence de l’éclair
Elle m’imposa les rythmes de l’altérité
L’ombre et la lumière
Tour à tour
Fusionnant mes excès
Les mots de Lilith
Revendiquent
L’absolu L’obscurité
La révolte La liberté
L’insoumission
Retrouver la pureté
Dans les larmes et la fragilité
Qui exigent
D’être
Savoir
Comprendre
Maintenir la pression quand la situation l’exige

Qui suis-je
Je suis tout ce que vous ne voyez pas
Je ne suis pas
Je ne me reconnais plus dans tout ce brouhaha
Et je bois
Aux sources de Lilith *
Le sang qui me fera tomber
Au cœur des ténèbres les plus profondes
Là où toute gestation couve L’unique
Le symbolique
Ma fabrique

Je m’éveille amnésique

Je peux mourir demain,
Dans l’instant
Qu’est ce que ça change ?
Ce réflexe à survivre
A aimer
Dans la poussière des siècles et des siècles
Ainsi soit il
Ainsi en soit il
De ma vie névrotique
Aux limites du supportable
Face à l’innommable
Que puis je donc espérer
D’autre
Que le refuge de ma faute
Originale
Mon exil dans les limbes
Où Lilith attendait
Tapie dans les recoins des circonvolutions du chemin de mes nerfs
A mon cerveau
Dans l’enchevêtrement de mes artères
Vers mon cœur de chair
Labyrinthe circonscrit
Sous ma peau.
Dont chaque pore se craquelle
Chaque ride me rappelle
L’inéluctable cheminement.
Du temps

Mais Lilith m’aime
Maintenant je le sais
Ce monde n’est pas le mien
Et même
Si mes yeux voient plus loin
Que l’horizon factice
Immondice
Abjection de l’humain
Ma déréliction m’invite
A la désertion

Mes passions se contractent
Je me rassemble
Je cherche les miens
Les expulsés d’un paradis de l’imposture
Dont les anges ne sont que les figures
Imposées
D’un simulacre orchestré par ceux mêmes
Qui ont façonné dieu

Tout est inversé
L’Eden est un enfer maquillé
Le paradis fiction narcotique
Elaborée
Pour accepter
L’insupportable et diabolique
Mystère de la vie

Maintenant je vois
Lilith
Les champs de ruines du pouvoir des hommes
Je vois
La peur qui les anime cette peur qui rayonne
Erige leur sexe en arme
Absurde paradoxe

A quoi l’enfer ressemble t’il
S’il n’est déjà devant nos yeux
Quelle miséricorde implorer
Moi femme impudique
Indocile, satanique
Mais oh combien femme
S’il n’existe aucun recours
Aucun dieu
Qui n’ait su combler d’amour
D’un amour sensuel et généreux
La première de ses âmes.

Misère-corps-dieux

Corps prisonniers
Entre souffrance et croyance

Que NOTRE volonté soit faite

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