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Phanélie et Cindy : filles DJs

mardi 3 juillet 2007, par Séverine Capeille

Les filles Djs sont rares. Dans le milieu reggae autant dire qu’elles sont quasi inexistantes. Alors imaginez quand il y a en a deux sur la même scène lors d’un sound system… C’est l’évènement. Phanélie et Cindy attirent immédiatement tous les regards. Unies derrière les platines, elles enchaînent les sons avec une énergie et une bonne humeur communicatives. BIG UP !


- Phanélie, tu peux nous présenter Cindy ?

P : Cindy c’est l’activiste, c’est souvent elle qui met en place les idées qu’on peut émettre. On se complète bien sur ce point, moi je suis plus en retrait alors qu’elle est plus dans l’actif rapide. Elle est déterminée, quand elle a une idée elle lâchera pas l’affaire et trouvera toujours un moyen d’arriver à ses fins… alors avis à ceux qui veulent l’empêcher de mener ses affaires à bien !

- A toi, Cindy, de nous présenter Phanélie !

C : Décrire Phané en deux mots c’est galère parce qu’elle il y a plein de choses à dire mais elle n’aime pas trop qu’on s’étale ! Cela fait longtemps qu’elle est passionnée de reggae, plus de 15 ans je crois ; c’est quelqu’un de cultivé, d’ouvert, avec un humour décapant : avis aux amateurs du 2nd degré. Elle a également une volonté de fer, si elle s’est fixé un objectif elle ne comptera pas les efforts ni le temps passé, ce qui l’importe c’est que ça prenne forme. Il y a trois valeurs intransigeantes chez elle ; la notion de respect, d’équité et de tolérance ; une fille klasse quoi !

- Comment vous êtes vous rencontrées ? Vous mixez ensemble depuis combien de temps ?

C : On traînait dans les mêmes concerts, des amis communs nous ont présentés, on a commencé à échanger tout simplement, ce fut une rencontre autour de la musique, après j’ai fait une escapade en Espagne et à mon retour en 2004 je voulais continuer l’aventure radio que j’ai découvert là-bas, quand j’ai recommencé à croiser Phané dans les sons, elle aussi voulait être en action pour la musique alors l’aventure Canut a commencé !

P : tout pareil pour la rencontre… enfin, un jour à un concert une fille me saute presque dessus en me rappelant qu’on s’était vues plusieurs années auparavant, ah ouais ? bon, alors voyons ce qu’on peut faire ensemble, t’as envie de faire de la radio ? t’en as déjà fait ? cool, alors c’est parti. Pour le mix il faut dire que c’est tout frais, à vrai dire ça fait depuis le début de l’année (2007) qu’on sort un peu de chez nous, et encore, parce qu’on est venu nous chercher, mais il faut croire qu’on attendait que ça.

- Pourquoi le reggae ?

C : Moi c’est un sound blood & fire au Pez Ner à Villeurbanne qui m’a fait vrillé dans cette musique, je ne pourrais pas t’expliquer le pourquoi du comment. La tête dans les étoiles mais les pieds sur terre, voilà l’équilibre qu’apporte pour moi cette musique. La musique est toujours un vecteur d’expression de soi, à chacun de trouver sa mélodie.

P : c’est le genre de musique qui t’attrape alors que tu n’as rien demandé et une fois que c’est fait, c’est vraiment difficile de s’en débarrasser. Si tu fais bien attention elle peut t’apporter beaucoup de choses, que ce soit un certain bien être à l’écoute, du moins quand de bons musiciens s’y collent, ou au niveau des paroles, elle permet une ouverture sur des sujets qui ne vont pas toujours de soi, notamment pour des blancs comme moi, par exemple tout ce qui a trait à l’histoire des descendants d’esclaves et à leur vie dans les ghettos.

- C’est quoi pour vous la « vibes » ?

C : La vibes est différente selon chaque personne mais en gros elle est un concentré de chacun de nous, sans paraître mystique à outrance la vibes c’est l’énergie que tu dégages. Les choses que tu vis et que tu ressens vont nourrir cette énergie, c’est, on va dire, cet essentiel que tu vas transmettre aux autres. Il y a autant de vibes différentes que de personnes et c’est là que ça devient intéressant parce que lorsqu’il y a échange chacun y apporte sa petite vibes qui nourrit la petite vibes de l’autre. So cultive ta vibes !

P : la quoi ? ouais, bon, il y a beaucoup de clichés qui gravitent autour du reggae et qui ne lui rendent pas toujours service et pour moi la « vibes » en fait partie. Mais si autant de gens d’horizons si différents se retrouvent autour d’une même musique, c’est bien qu’elle doit dégager un truc assez universel, alors si vibes il y a, ce serait peut-être ça, cette sensation indescriptible qui fait que tu adhères et te sens bien quand les instruments entrent en action. Mais pour moi ce n’est pas quelque chose d’exclusif au reggae.

- Vous privilégiez les sons roots aux sons dancehall ?

C : Pour commencer on essaie d’être toujours roots mais il y a bien un moment où les gens veulent se défouler sur la piste donc des sons un peu plus modernes et rythmés. On évite par contre tout ce qui est paroles discriminantes. En radio cela varie parce que tu ne calcules pas la réaction des gens qui t’écoutent alors c’est vraiment pour le plaisir comme sélection, moi je varie en fonction de l’humeur du jour !

P : Je suis du même avis que Cindy par rapport aux paroles, le dancehall est très souvent synonyme de paroles légères voire très creuses, du coup ça m’intéresse moins. Le roots est souvent plus travaillé à ce niveau là car il représente une autre période du reggae, celle où ont commencé à émerger le rastafarisme et une conscience noire en Jamaïque. Pour moi le roots c’est aussi une période très musicale, avec des musiciens de renom qui mettent tous leur petite touche personnelle. J’aime cette période pour les lignes de basse, les petits claqués de batterie, les cloches et autres petits bruits ajoutés juste au bon moment et qui donnent toute leur ampleur aux morceaux. Même si c’est ma période de prédilection, j’aime aussi d’autres périodes et je marche plutôt au feeling, peu importe le type de riddim.

- Vinyles ou CD ?

C : Vinyles pour les belles galettes et CD ou Mp3 pour suivre l’actualité musicale

P : quand j’ai commencé à écouter du reggae, j’étais un peu seule, je savais même pas que le vinyle existait encore, du coup, j’ai surtout investi dans le CD, et je continue même si j’achète moins, mais j’aime le son vinyle, et j’en achète quand ça me prend ou quand j’ai de l’argent, car le CD reste tout de même bien plus économique.

- Vous regrettez le fait de ne pas avoir beaucoup de concurrence ou vous vous en réjouissez ?

C : Le mot concurrence me gêne parce que notre enjeu au niveau musical n’est pas un business c’est juste une passion. Le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de filles dans la place a permis que l’on soit visible plus rapidement dans ce mouvement mais j’espère que d’ici peu pleins de filles que l’on voit traîner dans les sounds, s’animent et nous rejoignent parce la musique n’est pas une question de genre mais de vibes !

P : Nous n’avons pas de concurrence parce que nous ne sommes pas en concurrence avec qui que ce soit.

- La première réaction du public quand vous arrivez sur scène ?

C : Au début surprise et timidité du public, ils ne savent pas sur quel pied danser. Ils se disent c’est quoi ça ? c’est pour rire ? Et puis finalement la soirée se passe et ils oublient qui est derrière les platines et se focalisent sur ce qui est important : la musique.

P : heu… il faudra que je regarde… disons aussi que pour l’instant nous avons surtout fait des premières parties, tu sais le moment où les gens arrivent, retrouvent leurs potes, papotent, boivent un verre etc. alors bon, jusque là, j’ai surtout vu les salles se remplir et j’ai plutôt eu la sensation de faire du mix d’ambiance… mais je sais que les « anciens » du milieu que nous connaissons sont toujours plein de positif à notre égard et ça, ça fait vraiment plaisir !

- On remarque que les mecs Djs attirent généralement les filles. On ne sait d’ailleurs pas trop pourquoi. Est-ce que c’est la même chose pour les filles ? Vous avez des propositions ?!

C : Pourquoi les Dj attirent ? Tout simplement la lumière, la scène, l’effet paillette même si le mouvement se considère « alternatif » le genre humain reste le même ! Moi perso le compliment le plus atypique, c’est un gars qui m’a complimenté sur la beauté de mes aisselles… ! C’est juste marrant ça nous fait de belles anecdotes après voilà ça reste de l’anecdote.

P : ah ah, si j’arrive à choper en jouant à une soirée je t’appelle et on va fêter ça !

- On peut vous entendre les dimanches à 15h sur Radio Canut. Parlez-nous de cette expérience.

C : Notre aventure avec Radio Canut a commencé en Mars 2004 et je ne peux en dire que du bien, allez faire un tour du côté de www.radiocanut.org, la seule radio sur la région lyonnaise d’expression libre autogérée et qui émette sans pub : c’est possible grâce à la mobilisation des membres de l’association. On a fêté les 30 ans au mois d’avril et dans le contexte politique actuel où va falloir se bouger pour éviter la manipulation de l’information, Radio canut a toute sa légitimité. Eteignez votre télé et écoutez le 102.2 FM ça vous facilitera la tâche pour cultiver votre libre pensée !

P : C’est de la balle ! pas de pub, du son qu’on ne peut pas passer ailleurs, bref, que du bonheur ! Je crois que je peux dire que maintenant on a trouvé notre rythme de croisière, en plus à deux ça permet de faire 99% des émissions, quand l’une n’est pas là l’autre l’est généralement, du coup ça permet aux auditeurs d’avoir presque toujours leur dose de reggae au réveil le dimanche… et puis comme on n’écoute pas toujours tout à fait le même son, ça permet de vraiment passer de tout et de faire plaisir à tout le monde.

- Quels sont les albums absolument incontournables du moment ?

C : J’ai reçu deux albums qui me font bloquer en ce moment, une sortie de Pressure Sound qui a fait ressortir des sons de la dub band du label Channel One ; Revolutionaries : "Drum Sound - More Gems From The Channel One Dub Room 1974-1980", le deuxième c’est une sortie sur le label français Makasound « The Slickers - Breaktrough », bande jamaïque méconnue. A faire tourner absolument !

P : moi aussi le revolutionaries m’a bien fait plaisir, que des versions classiques avec de très bons musiciens aux commandes, comment résister ? Sinon j’ai un faible pour le label wackies et le dernier maxi que j’ai attrapé c’est un Max Roméo sur la naissance du reggae suivi d’un excellent Jah Batta dont je ne me lasse pas.

- Quelles sont pour vous les valeurs sûres en reggae féminin ?

C : Marcia Griffiths, Judy Mowatt, Sister Carol, Lady G... il y en a à la pelle, suffit de s’y pencher !

P : les mêmes, Judy Mowat pour son Black woman, belle voix, intégrité, grande classe, bon je n’irais pas jusqu’à dire que j’aime tout ce qu’elle a fait… c’est le souci avec les femmes dans le reggae, on les cantonne souvent aux chansons d’amour et c’est pas toujours très bon mais heureusement, il y a les toasteuses. Sister Carol a une place spéciale, d’une parce qu’elle a des sons qui cartonnent vraiment et de deux parce que de tous les gens du reggae que j’ai rencontrés, elle reste une des personnes les plus droites, au-delà de la question du genre. A ses débuts, elle était une des rares filles au toast, avec Sister Nancy. Mais il y en bien d’autres, comme dit Cindy, le tout c’est de les chercher parce que c’est sûr qu’elles ne sont pas souvent mises en avant. Le reggae reste une musique assez masculine voire un peu macho. Dans les jeunes je ne peux pas ne pas citer Queen Ifrica, elle cartonne ! mais il y a aussi Queen Omega, Empress Ayeola, ou encore Desarie du côté de Sainte Croix. Les filles sont là !

- Je vous ai vues au Raï Théâtre le samedi 2 juin. C’était votre première grosse scène ?

C : On peut dire ça parce que c’était la première fois que l’on jouait sur une grosse sono, et là tes disques prennent une autre amplitude. Chaque ligne d’instruments, chaque voix, chaque effet prend vie tellement une sono de cette puissance est précise ! Pour moi ce fut un moment fort !

P : tu m’étonnes, on dira ce qu’on veut, poser ses disques sur 5 kilos, ça fait du bien ! Le reggae c’est fait pour le gros son !

- Avez-vous d’autres scènes prévues ?

C : On a une résidence tous les deuxièmes vendredi du mois au Boulevardier qui se trouve 5 rue de la fromagerie dans le 1er arrondissement de Lyon avec Bassta de Radio Canut (Dub Action mardi 21-23h, 10 ans d’éxistence) et Ras Bier qui mixe sur ordinateur avec un talent de fou. L’alchimie entre ces trois crew est magique : la communication passe faut venir voir. D’autres dates sont en discussion pour la rentrée mais rien encore de définitif.

P : oui, d’ailleurs la prochaine c’est le 13 Juillet… avis aux amateurs de bon son roots and culture pas cher (3 Euros) ! sinon à chaque fois qu’on sort on nous propose des soirées, là on attend de voir, il pourrait se passer des choses d’ici fin Août début Septembre mais ce n’est pas encore sûr à 100%.

- A quand la Jamaïque ?!

C : Avant la Jamaïque pour moi ce sera l’Afrique je voudrais commencer par le début.

P : la Jamaïque qui me plairait n’existe plus, les sons ne sont plus les mêmes, mais si un jour j’y mets les pieds c’est plus par intérêt pour les îles créoles en général et il parait que c’est vraiment très beau.

- L’artiste que vous aimeriez absolument rencontrer ?

C : C’est un producteur que je suis curieuse de rencontrer Clive Hunt, producteur, arrangeur, multi instrumentiste, bref bourré de talent.

P : j’ai déjà rencontré pas mal d’acteurs du reggae, d’ailleurs ça n’a pas toujours joué en leur faveur, ça casse parfois les mythes, mais bon. La seule que ça me dirait vraiment de croiser, c’est Judy Mowatt.

- Est ce qu’il y a une différence entre une fille DJ et un mec DJ ?

C : Les mêmes qu’entre une fille et un garçon ! Alors ça va être long si on commence à énumérer. De ceux avec qui on a eu l’occasion de jouer, il n’y a eu que du bon pour l’instant, ils trouvent même cela assez frais pour l’instant de nous croiser.

P : effectivement, la différence, c’est le sexe.

- Quels conseils donneriez-vous aux filles qui voudraient se lancer ?

C : De la passion, de la patience et de l’endurance. Et puis une seule direction : droit devant, on a qu’une vie et celle donnée aux femmes n’est pas facile. Nous avons acquis sur le papier les mêmes droits grâce aux combats de nos mères alors qu’est ce qu’on attend pour s’approprier nos choix de vie ?

P : de se lancer, de foncer sans se poser de questions et de venir nous voir !

- Vous avez toutes les deux des activités professionnelles assez astreignantes. Vous arrivez à vous entraîner combien de temps par semaine finalement ?

C : L’entraînement… aïe aïe, on est pas très disciplinées à ce niveau ! On se voit tous les dimanches, on communique plusieurs fois dans la semaine, à la maison la musique est omniprésente, on continue à suivre de près les concerts et les sounds !

P : heu.. ouais, entraînement… heum, quand on doit jouer… bon, comme il y a la radio, ça donne une régularité dans la préparation de playlists. De toute façon comme c’est avant tout un plaisir, je compte vraiment pas le temps parce que je ne le vois pas passer.

- Si je vous dis « le reggae c’est comme… » : Comment finiriez-vous la phrase ?

C : Le reggae c’est comme rockfort rock riddim, indéfinissable !

P : Le reggae c’est de la musique alors c’est comme un médicament, d’ailleurs c’est une phrase souvent utilisée par les jamaïcains dans leurs chansons : music is the healing of the nation (la musique est le médicament de la nation). Ca me fait penser qu’il y a une chanson de Kassav’ qui dit la même chose à propos du zouk : Zouk La Sé Sél Médikaman Nou Ni.

- Qu’est ce qui vous révolte en ce moment ?

C : La politique ! Pour moi, ce n’est ni l’Etat ni le patronat qui va me maintenir en action. Je pense que la pseudo démocratie dans laquelle on se trouve a très largement montré les limites, il n’y a qu’à regarder ce qui se passe autour de nous. Les inégalités n’ont pas été réduites par cette république car les gens en sont réduits à attendre la salvation par l’état ; c’est complètement déresponsabilisant et infantilisant.

P : quoi d’autre à part la politique, hein ? La censure sur les médias ! La pauvreté grandissante parce que l’écart entre riches et pauvres se creuse de plus en plus, d’ailleurs c’est pas nouveau, Marley et d’autres le chantaient déjà il y a 30 ans. La mégalomanie de Sarkozy, cet homme est potentiellement dangereux et me rappelle douloureusement certains passages de l’histoire pourtant très longuement étudiés à l’école, les français ont la mémoire bien courte et devraient réapprendre très vite à penser par eux-mêmes. De toutes façons, quand on regarde l’état du monde en général…

- Une fée vous permet d’exaucer un vœu…

C : La possibilité de faire des sounds en plein air sans avoir la flicaille qui débarque et te chicane juste parce que tu fais danser les gens alors que pendant ce temps les pdg de SFR, ARKEMA veulent délocaliser et laisser leurs salariés dans la panade alors que pendant des années ils se sont enchaînés à leur entreprise. Vous avez dit représentants de la Justice ? Fire !

P : une quoi ? ah ah…bon, admettons, de ne pas avoir besoin de travailler comme une conne du soir au matin pour un salaire de misère et 5 semaines de vacances à prendre en même temps que tout le monde dans un pays où la vie est de plus en plus chère. Ca va comme ça ? on est bien dans l’utopie féérique ?

- Le public lyonnais a la réputation d’être difficile, froid, distant… Quel est votre sentiment ?

C : Je vais pas être sympa mais le lyonnais est par définition froid mais il devient chaleureux dès que tu as acquis sa confiance, tout reste à savoir comment la gagner parce que c’est pas des grands bavards ! Mais c’est culturel à la France, pas trop d’émotions, pas trop expansif.

P : moi je suis un peu comme eux alors bon… froids peut-être pour certains, moi je dirais plutôt que le public lyonnais ne s’enflamme pas pour un oui pour un non, il regarde et il adhère ou pas, s’il adhère pas tu peux rentrer te coucher ou déménager loin, très loin, et s’il adhère il ira jusqu’à te pardonner certaines petites erreurs. Le tout est donc bien, comme disait Cindy, de trouver le moyen de le faire adhérer, et c’est pas toujours facile.

- Je vous laisse finir l’interview comme il vous semble…

C : On se retrouve le 13 Juillet au boulevardier pour la deuxième session FINE REGGAE SELECTION.

P : j’ai bien aimé la démarche Sistoeurs, pourvu que ça dure !


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