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Nouveaux délits

Revue de poésie vive et dérivés, numéro 23

mardi 8 mai 2007, par Cathy Garcia

En mai chacun vote ce qui lui plait…

En mai, la moitié de la France s’est une fois de plus faite embobinée. Faudra pas venir pleurer ensuite. J’avais décidé d’attendre le second tour de manège pour écrire cet édito alors voilà, je suis consternée mais pas étonnée.

Peuple qui bêle nourri de propagande télévisée, de bouffe industrielle, de gadgets et de rêves pré-digérés. Peuple vieillissant dans la peur de l’Autre, peuple qui veut dévorer en toute tranquillité des acquis empruntés aux générations à venir, peuple drogué aux antidépresseurs, aux pilules à dormir, pilules à bander, pilules à vivre. Peuple crédule et imbécile, toujours avide de croire au père noël, au gentil père fouettard, dont la France a besoin, car le peuple ne mûrit pas à l’ombre des panneaux publicitaires. Le peuple veut avaler des couleuvres toujours plus et encore pourvu que l’arôme leur soit doux au palais. Peuple molletonné dans ses angoisses sans jamais en comprendre les racines. Peuple qui n’a jamais su tirer des leçons de son Histoire et qui préfère ne pas voir certains détails plus que gênants dans le parcours d’un homme sous prétexte qu’il a dit qu’il avait changé. Puisqu’il vous le dit !

Alors nous n’avons plus qu’à attendre maintenant la suite du spectacle…

Du travail et des jeux pour le peuple ! Il ne manquera pas d’individus génétiquement qualifiés pour nourrir les fauves et la vindicte populaire dans l’arène minable de ce pays. Nous n’avons plus qu’à attendre que le petit Nicolas sorte le plein emploi de sa mallette de technocrate. en le tenant fermement par les oreilles pendant que nous chanterons avec son copain Lagardère, l’hymne pour la paix de Mireille Matthieu. C’est vrai qu’on sent bien là l’espoir, le renouveau et une seconde jeunesse pour notre beau pays grisonnant.

Quant aux jeunes, les autres, qu’ils se dépêchent de prouver leur mérité et leur capacité à obéir, sous peine d’être génétiquement considéré comme inutiles et nuisibles ! Vive la République, vive la France !

***

Aux hommes et aux peuples, il suffit de faire avaler des couleuvres pour qu’ils chient des vipères. [1]

***

- AU SOMMAIRE

Délit de poésie : Majid Kaouah (Hte Garonne) et Serge Bouzouki (Lot).

Délit inédit de Michel Host (Paris) qui nous offre à goûter un hiver absolu cuvée 72 et quelques nouvelles-express d’un recueil à venir.

Délit d’auto-édition : Cathy Garcia (Lot) présente Les années chiennes, série auto-digestion, un recueil tout frais de vieux poèmes (1989-1997).

Délit étrange de méduses, de Mexique et de ronces par Philippe Pilato (Alpes Maritimes).

Délit à vif : Fonctions vitales de Anne Jullien (Finistère) plus quelques fragments de chair.

…Et encore dans ce numéro un délit d’(in)citations à croquer et le Bulletin de complicité à semer à la volée, partout même sous les lits…

Joaquim Hock
Grand Illustrateur Attitré
http://homeusers.brutele.be/joaquimhock

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Un état totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude.
Aldous Huxley

La revue Nouveaux Délits reste ouverte de pages et d’esprit et ne s’expatriera pas, mais envisage de se proclamer république poétique autonome.

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

***

MANIFESTE "INSURRECTION POÉTIQUE !

Dire que la poésie demeure une onde de choc, capable de secouer ce siècle désossé, dont les miracles mous ne créent que lassitude.

Entre les poètes académiques et la "poète academy", ne pas choisir : résister ! Prouver qu’il est d’autres voies que la "poésie éprouvette" pour laborantins du mot. Que la poésie constitue notre dernier espace de liberté, de rêve, de réflexion, où palpite encore le cœur de la nécessaire utopie … et sur lequel nul n’aie songé à installer un parcmètre !

Qu’elle est ce flux d’adrénaline qui nous rend démesurément vivants. Qu’elle soit dure ou douce, sucrée ou épicée, elle est à mille lieues de la fade tisane comme du migraineux pensum.

Clamée, scandée, incarnée, elle est la plus sûre arme contre la médiocrité.
Oser la subjectivité. Toute poésie ne se vaut pas. Certaines sentent même le faisandé ! Refuser de toutes ses forces les présentations-naphtaline, le culte du "tout se vaut" et les disséqueurs de la rime. La poésie se ressent, se respire. Elle ne s’analyse pas, pas plus que la musique.

Ceux qui la disent invendable sont souvent ceux-là même qui se complaisent dans un élitisme nombriliste et poussiéreux.

Rompre le cercle et rentrer dans l’arène, faire entendre des voix vivantes et vibrantes à ceux et celles qui disent ne pas aimer les poètes d’aujourd’hui sans pouvoir en citer un seul, parce que personne n’a su les leur faire connaître et aimer.

Investir les médias, ne reculer devant aucun support pour promouvoir une poésie libre, généreuse, populaire, exigeante ET jouissive. Griots ludiques qui propagent leurs rages et leurs émerveillements et proposent des voyages d’où l’on revient changés ;

"Insurrection poétique !" est en marche … Rien ne pourra l’arrêter !

Pascal Perrot

http://insurrectionpoetique.mabulle.com/

Notes

[1] Raoul Vaneigem in Pour l’abolition de la société marchande pour une société vivante


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