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Method Man en concert

« j’bougerai pas, j’préfère cramer ! »

mercredi 11 avril 2007, par Séverine Capeille

Hélène, Sandrine et moi attendons sagement, debout sur les gradins. Il va arriver. Pas le temps d’aller à la buvette de peur de rater son entrée. La salle du Transbordeur est pleine à craquer. Les places du concert de Method Man se sont arrachées en préventes. Du haut de notre position stratégique, nous observons les plus motivés se presser devant les barrières de sécurité. Les lumières sont complètement allumées quand les hauts parleurs commencent à hurler : « Suite à un problème technique, nous vous prions de quitter la salle »…

Personne ne bouge. On se regarde, avec des airs hallucinés. Une sirène retentit encore, avec le même message de danger. Rien. Pas le moindre mouvement de foule en direction des sorties. Le public est stoïque, déterminé dans son impatiente attente de voir l’illustre membre du Wu-Tang Clan. A la troisième alerte, certains commencent à s’énerver. On entend derrière nous des commentaires qui font sourire : « j’bougerai pas, j’préfère cramer ! ». La tension est à son comble quand on se retrouve soudainement dans le noir. Sauvés ! Le show peut commencer…

Une bête de scène. Voilà ce qu’il faut dire pour qualifier Method Man. Il se dépense sans compter et le public en a pour son argent. Il faut dire qu’à 35 euros le billet, certains avaient pu hésiter. Mais il fait une prestation remarquable. Il chante, il danse, il saute dans la foule… Une fois, deux fois, trois fois… Quelle énergie ! Il réussit même à se mettre debout alors que le public des premiers rangs le tient par les chaussures. Impressionnant. Il demande des briquets et toute la salle s’éclaire. Il entonne un incontournable du Wu-Tang et tout le monde lève les mains. Et quand il allume un joint…

Oh le rebelle ! Moi j’avais eu le malheur de fumer une clope la veille au concert d’Oxmo Puccino et un mec de la sécurité était venu m’engueuler ! Je m’étais dit que les concerts de rap avaient bien changé. Et voilà que Method Man brandit son pétard sans la moindre réaction des malabars. Ils ne sont pas là pour ça ce soir. Ils veillent à protéger la star. Alors, quand un fan surgit sur scène, arrivant d’on ne sait où, l’un d’entre eux, herculéen, vient l’éjecter, que dis-je ? , le propulser, le catapulter dans la fosse. Nous en restons bouche bée.

Toujours sur nos gradins, on participe au rythme de petits pas chassés, accompagnés de mouvements de cou saccadés. Il fait une chaleur exténuante et il faut s’économiser. L’ambiance a rarement été aussi effervescente au Transbo. Meth joue ses meilleurs morceaux. Pendant plus d’une heure, il enflamme son public, faisant preuve d’une rare générosité. Accompagné de Streetlife, il provoque le raz-de-marée. Method Man se distingue des autres rappeurs américains, « carrés » dans leurs prestations mais généralement trop avides de « cachetonner ». Lui, il y met son âme et son fabuleux sourire…

"When I say HIP HOP, you say One Love"
"When I say Wu Tang, you say Clan"
"When I say Wu Tang, you say Forever"


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