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Encéphalogramme

mercredi 21 février 2007, par Séverine Capeille


BIP

Doucement, tu lui caresses la tête
Entre les deux oreilles, tu fais des va-et-vient
Avec ta main. Tu répètes
Le geste comme un joli refrain.
Il y a ses yeux qui reflètent
Tes silences. Et il y a le train
De l’existence qui s’arrête
A la gare du destin
BLEU

Il n’y a rien.
Rien que…
Toi et ton chien.

BIP

Tu l’entoures comme un trésor, tu le tiens
De tes doigts engourdis, repliés
Sur ton sort. Tu t’endors
Le rouge dans tes veines gonflées,
Dilatées par les larmes du malheur
Traçant obstinément son chemin.
Et le noir de la mort
Fait une danse sur ton sein
BLANC

Il n’y a rien.
Rien que…
Toi et ton vin.

BIP

Tu rêves et qu’importe ces matins
Qui t’ignorent, passent sans s’arrêter
Sur tes efforts. Tu dors
Drapé dans ton manteau usé
Tu crois sentir la chaleur
Du bitume. Et tu retiens
La lune de ton leurre
Elle et toi, seuls auditeurs
Du gargouillis de tes intestins
ROUGES

Il n’y a rien.
Rien que…
Toi et ta faim.

BIPPPPP….

Tu dissous tes chagrins
Dans la boue, tes nerfs d’acier
Dans tes peurs. Tu cherches l’or
Surtout. Tu te laisses emporter
Au rythme effréné des couleurs
De l’amertume. Et tu peins
Les solitudes et les douleurs
Et l’insolence du fossoyeur
NOIR

Il n’y a rien.
Rien que…
Toi et puis… BIPPPPP… rien.


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