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La guerre des tétons aura t’elle lieu ?

dimanche 9 février 2003, par Séverine Capeille

Nul doute que cet article ne laissera pas le lecteur de marbre ou qu’il aura des envies de mains baladeuses en le lisant. D’un côté nous avons les garçons, fidèles au balcon s’il y a du monde à son endroit, d’un autre les filles, toujours inquiètes au sujet de leurs nichons. Car il est grand temps de mettre les seins sur table. Gros et petits nénés doivent se regarder en face. Il y a une guerre des bonnets. A contre les D ou E. Il faut percer l’abcès, se libérer d’un poids qu’on l’on porte depuis trop longtemps sur les poumons.

L’autre jour encore, tandis que je zappais lamentablement sur les chaînes du service public, j’ai pu observer, anéantie, une bataille de cette guerre des tétons. Le coup fut porté par Arthur, présentateur célèbre des " enfants de la télé ". Le goujat (comment le nommer autrement ?) asséna d’abord un " Quelle poitrine ! " admiratif à Michelle Bernier puis s’adressa à la plate Jane Birkin en ces termes : " Ne le prenez pas mal, Jane ! ". Les invités rient autour de la table. Les invités se penchent sur le sujet. Les regards plongent. On vérifie les rondeurs. Les femmes se prêtent au jeu, bien conscientes de ne pouvoir couper la poire en deux.

Elles sont habituées, les filles. A la puberté, elles guettent avec une attention sans faille le renflement particulier qui annonce leur futur passeport pour le royal câlin. C’est l’époque de tous les espoirs… et de tous les coups bas. Les retardataires (il ne s’agit que d’un retard pensent-elles alors, naïves) n’hésitent pas à user de stratagèmes faciles pour donner l’illusion. Elles achètent des brassières et elles mettent du coton. Une escroquerie utile en milieu urbain qui peut devenir beaucoup plus périlleuse en vacances à la mer. Ca c’est déjà vu. Ces oubliées de l’apparition mammaire prennent leur revanche pendant les cours de sport. Elles marquent des points. Les adversaires voudraient jeter leurs obus : elles ne le peuvent point ! Les tranchées se creusent. Le Fatum tragique s’impose : il n’y a rien à faire. Constitué de tissu graisseux et de glande, le sein ne se muscle pas. Rien ne parviendra à le faire grossir, diminuer ou s’arrondir, malgré tous les efforts désespérés des équipes motivées.

Certaines cherchent à cacher ce sein que l’on ne saurait voir, d’autres dépensent une fortune en Wonderbra. Telle est la loi dans ce monde où le téton est roi. Tandis que les unes se plaignent de constater que les hommes ne les regardent pas dans les yeux, les autres se font implanter des prothèses mammaires en gel de silicone. Les complexes sont dans les deux camps, dans les deux bataillons resserrés (mais bien moins solidaires qu’à l’époque des corsets), et les hommes sont fascinés. Ce sont les experts es seins qui repèrent en un clin d’œil la forme en poire, en pomme, en cerise ou en pastèque du décolleté.

Là encore, sur un autre terrain, se joue une bataille aussi ferme et galbée que le sein recherché. Les partisans de la qualité (tenue correcte exigée) contre ceux de la quantité (Flunch à volonté) s’affrontent. La partie est rude. Les uns ont le bras long mais les autres ont du poids : ils remportent la manche. C’est la gloire du gros nibard. Poussez-vous de devant petits tétons inconscients ! Planquez votre sensibilité ! Etonnez l’adversaire par votre fermeté ! L’étau se resserre et les baleines destinées au maintien se plantent dans les seins. Les perdantes se font huer par la foule, se font traiter de planche à pain. Elles se demanderont plus tard, dans les vestiaires, ce qui a bien pu se passer, mais pour l’instant elles sortent du stade, consternées, bannies de la société. Les gagnantes exultent, posent pour les photos. Les supporters pressent, pelotent dans une mêlée générale. C’est l’hystérie.

Il faut un miracle pour sauver les pauvres exclues du vestiaire. Un miracle formidable, un miracle essentiel : la grossesse. Ah la grossesse ! Une accalmie dans la bataille ! Une trêve annoncée au clairon ! C’est le bonheur des petits seins, l’égalité retrouvée avec leurs pairs, avec leur paire. Peu importe la forme et la taille de ce cône à base thoracique dont le sommet est le mamelon, les femmes auront du lait pour leurs enfants, toutes les femmes. On sonne l’Armistice. On range les canons. Il n’y a plus de guerre des tétons, on se demande simplement si ce sera une fille ou un garçon.

1 Message

  • > La guerre des tétons aura t’ elle lieu ?

    28 juillet 2005 07:41, par Nicole
    Ah, j’ai trop ri....Super ! Mais je crois que les choses évoluent d’elles mêmes, les petits et gros seins ont la cote chacun à leur tour et les hommes ne sont pas tous fans de gros seins. Sur la plage on regarde autant la sylphide aux airs de gamine que la femme " aux seins lours" qui donne aux hommes envie de retourner au sein de leur mère....Le Saint des Saint... Au font, ce sont les femmes qui se font leurs propres complexes.

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