vendredi 25 septembre 2009, par Lydia Maleville
Toi, toujours assise sur mon épaule, nous rentrons ensemble dans les églises.
« sortez, c’est pas un cirque ici ! », a dit, avec beaucoup de haine dans la voix, le bedeau idiot.
L’ordre est brutal.
"KRRIIIIICK, KRIIIIIICK, KRIIIIIIIIIIIIIIICK !" : (oh ça va toi, parle moi meilleur ! mauvais !)
Tu craches et postillonnes ta colère en décibels aigües.
« Oui, t as raison, Mélouille, engueule le ! »
Mais vois tu, ma Mémelle, je peux te dire, que son Dieu n’a pas de chien, pas de chat et encore moins de singe.
Son créateur n’est pas le tien, pauvre espèce sans valeur !
Ne t’inquiète pas ma Mélouille, ce dieu n’a pas de fille non plus, pas plus qu’il n’a de femme, il est hermaphrodite et il n’a qu’un fils.
Les femmes, c’est juste un cadeau pour que le propriétaire des lieux ne s’ennuie pas, et, les animaux, les plantes, ça c’est juste pour la « déco ».
Je ne veux pas aller au paradis, mon bébé car tu ne serais pas admise, je préfère aller chez Bouddha.
Sache que nous ne sommes donc qu’un écrin pour le chef d’œuvre de la création.
Depuis plus de deux mille ans que l’homme s’est pourvu de cette philosophie, il s’ingénie de siècle en siècle à scier consciencieusement et sans relâche, la branche sur laquelle nous sommes, tous, assis.
La chute est imminente et le divin homme, merveille des merveilles, continue de scier, vaniteux, satisfait et stupide à souhait, assuré de sa divine suprématie, seul maître à bord, avec son ignorance pour quitus.
La haine des animaux, la haine du corps, la haine de la nature, la haine des autres, la haine des différences, la haine des femmes, la haine du faible, la haine du plus fort, la haine des mots, la haine du silence, la haine du beau, la haine du moche, la haine du bruit, la haine du vide, la haine du gros.......
Mémelle, au secours ! Armelle, ne me laisse pas.
Oui, tu as raison ma Mélouille, on ne va pas faire la liste de leurs désordres d’humains.
Leur supériorité, on ne la discutera pas, on la leur laisse ; on va les laisser s’étriper, si sûrs d’avoir toutes les réponses, et d’être dans le secret des Dieux .
Nous, on a vécu, on a senti sans retenue, comme un être vivant peut le faire.
En faisant vibrer notre âme, simple, toute simple.
Mon bonheur est que je suis ton animal préféré, ça je le sais.
Voilà toute mon ambition à moi : tout pour l’amour.
Ton amour, mon amour, qui a dit qu’il y avait plus important, tu es le bonheur.