J’irais bien faire une ballade à dos de renne ! Faire tinter les étoiles, me gaver d’air frais et de nuages barbe à papa. Je regarderais le monde de haut, les maisons si petites, avec leurs lumières aux fenêtres, leurs allées blanches et leurs petits jardins carrés.
J’écouterais le rire du Père Noël, et je retrouverais mon âme d’enfant, un peu empoussiérée d’être si longtemps restée cachée derrière mes préoccupations d’adulte. J’aurais un grand manteau, un bonnet et des bottes. Je balancerais mes soucis à sept lieues et des paquets multicolores dans les cheminées. Je n’aurais plus peur de la nuit, la lune me sourirait comme une mère.
J’attraperais des flocons et m’en ferais des colliers. Je soufflerais du givre pour blanchir les campagnes et soudain le monde semblerait saupoudré de sucre. Coincé au fond de la hotte je retrouverais de vieux paquets, cachés, coincés, oubliés. Il y aurait ces jouets que j’avais commandé et jamais reçu. Je comprendrais, évidement, il y en a tant à distribuer…
Je mâchouillerais une souris caramel-chocolat, les yeux fermés, la tête pleine de souvenirs. La souris crierait « Aïe, pas si fort, tu me fais mal ! » alors je penserais à mon chat tout là-bas, dans ce chez moi si petit vu d’ici. Comme une maison de poupée. Dans la chambre il y aurait, endormie au creux d’un lit douillet, une petite fille devenue grande. Et son sourire aurait la saveur de mes noëls passés…