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"Grains de fables de mon sablier" de Jean-François Mathé

mardi 25 novembre 2014, par Cathy Garcia

Petit format à glisser dans la poche, beau papier, belles illustrations colorées et de la poésie tout plein, pour les enfants jusqu’à 103 ans.

En poésie, on voyagera, « Nos rêves sont les seuls voiliers/Que le tour du monde désire » on voguera sur le Nil, même si c’est « sur un lit, /Moitié face, moitié profil, /Bloqué par un torticolis. » On appréciera le petit déjeuner servi par l’hôtesse de l’air « Un croissant de lune/Dans un bol de thé. /Et si l’on est sage, /Avec notre thé/ On aura du lait, / mais juste un nuage. ».

On ne manquera pas de comprendre l’étonnement du chien à qui on ne donne jamais sa langue et qui ne voudra pas avoir pour copain le rouge-gorge qui « n’aide à rien, il fait le beau/ Et quand je l’ignore, il babille. ».

Ces grains de fables s‘écoulent au fil des pages, tantôt moelleux, tantôt croquants, souvent drôles et portés par des courants d’air de joyeuse impertinence, car le vent ne renonce pas « à enseigner la liberté/À tout ce que l’on tient en cage », mais également mêlés de quelques pointes de cruauté, quand par exemple sous la dent, le grain cachait un petit ami : trop tard on l’a avalé !

On croisera toute une faune d’animaux et d’humains, on se moquera bien volontiers du général vertical qui est mort alité, on aura un brin de tristesse pour le petit garçon qui ayant peur de perdre sa maman qui embrasse un nouveau papa, tandis qu’il tourne sur le manège, voudrait qu’elle ait Toujours à son bras/Un seul papa d’bois. D’ailleurs la jalousie est un vilain défaut et dans le poème en pot la victime n’a pas de pot. Et en parlant de pot, vous en apprendrez aussi sur le triste mariage de la poule au pot.

On saura de même qu’il ne faut même pas confier ses secrets à l’ombre, « Elle est l’intérieur d’une oreille » mais on pourra cependant déplorer qu’il soit encore question de découverte de l’Amérique avec Christophe Colomb, car qu’en pensent donc les « découverts » ? Alors que l’auteur ne manque pas de dire pourtant dans un autre poème, à propos d’un autre sujet, que « Tout ça c’est l’Histoire,/Ses sombres saisons, /Ses fers, ses prisons,/Ceux qui s’en font gloire. »

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Jean-François Mathé est né dans l’Indre en 1950. Professeur agrégé de lettres modernes en lycée, il a partagé son temps entre la passion pour son métier, la passion de la poésie, celle du dessin d’humour et celle de la chanson. Marié, une fille et deux petites-filles. Il a pris sa retraite en 2010 et vit dans un village du Poitou. Il a reçu en 2013 le Grand Prix International de Poésie Guillevic-Ville de Saint-Malo pour l’ensemble de son œuvre.

Charlotte Berghman a fait ses études à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles, option illustration. Sa formation complétée d’un C.A.P lui permet d’enseigner l’art plastique. Actuellement, elle travaille comme animatrice artistique à mi-temps dans une maison de quartier. Elle reste ouverte à d’autres lieux comme maisons de jeunes, C.E.C,… Pour elle, l’illustration et l’animation sont intimement liées. On peut suivre son travail sur http://cha-berghman.blogspot.be/

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Grains de fables de mon sablier de Jean-François Mathé, illustrations de Charlotte Berghman – Ed. Les Carnets du Dessert de Lune, novembre 2014. 78 pages, 10 €.


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