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Calamity Mamies

dimanche 14 novembre 2004, par Manuji

Ca se passe en France. En province.

Minuit. La lune rousse se fait la malle.


Sur un parking, protégés dans un camion nomade, mon Robin des bois et moi, regardons, émerveillés les étoiles. Nous sommes invisibles. Un bruit de verre cassé détourne soudain notre attention pour nous faire découvrir un gamin qui tente de briser une vitre. Il rêve de s’emparer d’un véhicule. Il pense : vitesse, route, inconnu, île lointaine. Il pense, tout, sauf ici. Se barrer loin.

Nous pensons intérieurement « tu fais trop de bruit pour un braqueur » et comme nous sommes branchés à un câble du parking nous fournissant gratuitement le feu, nous restons invisibles. Pas envie d’être repérés.

Soudain, des lumières, une porte qui s’ouvre et deux grands-mères surgissent en robes de chambres matelassées. Roses et armées jusqu’aux dents. L’une d’ un gourdin, l’autre d’un fusil à pompe. Le jeune court vite et se confond rapidement à la nuit, bravant les buissons et la rivière.

Nous restons invisibles. Une balle perdue peut se loger sur nos fronts moites. Elles ne rigolent pas les mémés, non, elles vocifèrent.

Trois quarts d’heure plus tard, gyrophares allumés, faisant crisser leurs pneus, les keufs viennent constater l’effraction. Mais aucun ne songe à confisquer les armes au troisième âge.

La vie d’un jeune ne vaut rien face à de la tôle ondulée.

Méfiez-vous des Mémés, elles possèdent plus d’un tour dans leur sac.

Nous, nous restons invisibles. Nous méditons sur cette société matérialiste


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