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Nathalie Menigon

vendredi 15 octobre 2004, par Franca Maï


Si l’on tend l’oreille
L’ongle crisse sur le mur
Dessinant des minuscules rigoles
Macérées d’évasion et de vide infini

Le bruit pourrait agacer
En donnant la chair de poule
Aux épidermes endormis
Mais il se confond
Avec la sonorité d’une télévision
Crachant un tournis salvateur

A Bapaume
Une femme tourne en rond
Dans sa geôle
Attendant que les barreaux se tordent
Pour laisser le vent s’engouffrer
A Bapaume
Une femme cogne sa tête
Contre le gris du béton
Quêtant l’oxygène d’un pavot

Née en 1957
D’une famille ouvrière
Sa sueur inonde le macadam
A la recherche d’un possible plus équitable
Et la course trépidante
Des chemins de traverse
L’harponne dans l’enchevêtrement
De sombres couloirs d’isolement

Garde les yeux ouverts Nathalie
Et surtout… Hume l’air
Les arabesques sur le salpêtre
Finissent immanquablement par dévoiler
Leurs messages codés
Le cri d’un ongle qui crisse
S’immisce dans l’occiput de la Justice
La loi Kouchner existe pour tous
Elle doit être appliquée

A Bapaume
Une femme tourne en rond
En un cerveau épuisé
L’haleine strangulée

Pour combien d’éternité encore ?

Laissez-lui la beauté d’une rose.


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