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Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski

dimanche 21 septembre 2008, par Franca Maï


Ca cogne dans la tête du petit Joseph Esperandieu.

Se retrouver placé, avec sa frangine Marjolaine, à l’âge de deux ans et demi chez les Rigal - famille de substitution parce que la mère est dingue- est un supplice au quotidien, même si la tutrice, Jacqueline, baptisée la Sournoise, se trouve être la tante et la propre soeur de sa génitrice.

Les liens de sang ne temporisent guère, bien au contraire, ils soulignent le rejet de « l’aliénée » avec pour justificatif le sens du devoir et du droit chemin.

Mais la sente en Seine et Oise, est peuplée d’humiliations distillées avec une cruauté croissante par Willy, le cousin machiavélique, au regard torve. Progéniture programmée en bourreau au rythme des récriminations et des frustrations incessantes de la Sournoise.

Violences et ennui enrubannent le destin de Joseph Esperandieu.

Heureusement, les animaux veillent...
Deux poissons rouges, un canari, le chat Nicky et surtout les lapins !... Mammifères végétariens à la fourrure si douce, auxquels le gosse prodigue des soins journaliers tout en leur causant... Ces petites bêtes lui autorisent une complicité inattendue avec son oncle pourtant porté sur le vin, les coups de ceinturon et qu’il appelle Papa.

Rien n’est jamais définitif au demeurant. Le soleil bienveillant terrasse son infortune, car l’école tenue par Madame d’Ablancourt est un véritable havre de sérénité.
Et le gosse aime apprendre.
L’échappée existe.
Joseph Esperandieu n’hésite pas.
La rage au ventre, il tient enfin sa revanche.

Ce très beau roman de Valère Staraselski prend à la gorge. Peut-être parce-qu’entre les lignes, on soupçonne un vécu réel. Et on se dit qu’il faut énormément de force pour s’arracher de certaines mauvaises herbes. Curieusement, "Nuit d’hiver" possède une odeur. Celle des années soixante. Mélange de bakélite, de brocs de plastique en forme de cône tronqué, de tomettes rouges hexagonales, de ballots de paille, de poêles mourants, de chevaux croisant des Panhard et Peugeot roulant au pas, de tomates juteuses, de marelles de filles, de gauloises bleues ... Une époque pourtant pas si éloignée mais qui semble une éternité au regard d’aujourd’hui, tellement le progrès et la vitesse ont tout aseptisé, brouillant implacablement nos cinq sens.

10 Messages de forum

  • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski

    4 octobre 2008 00:46, par Delcuse

    Mes réponses qui concernent aussi Valère, c’est là :

    http://www.e-torpedo.net/article.php3 ?id_article=2770&titre=Critique-ton-univers-impitoyable

    Aussi pour ma chère amie Séverine ;-)

    Voir en ligne : http://destroublesdecetemps.free.fr

  • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski

    6 octobre 2008 10:06, par sa cousine avec qui l’auteur a été élevé et qui l’a elle-même (...)
    A quand la saison d’été ? Celle où l’auteur a été recueilli en plein hiver par jeannine et non Jaqueline ,la soi-disant "sournoise" avec sa mère Colette(qui n’était pas encore "aliénée" ainsi qu’il le prétend),et sa petite soeur de 6 mois Marylène ,alors qu’elle-même,"la sournoise"avait déjà 3 enfants et en attendait un 4ème. Celle qui lui a évité la DDASS. Ceux enfin qui l’ont recueilli,aimé comme un de leurs enfants, et qui l’ont aidé à poursuivre des études et permis l’éclosion de son "TALENT" littéraire qui se retourne contre eux,tel le venin d’un serpent ingrat (V.HUGO)
    • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski 6 octobre 2008 11:31, par Valérie Pietri
      J’ai lu ce livre sensible, délicat, rageur... et comme l’indique la couverture c’est un roman et non une auto-biographie. Un auteur a le droit de puiser sa source d’inspiration là où il l’entend. L’imagination faisant le reste. D’autre part, il est intéressant de comprendre que beaucoup d’entre nous se reconnaissent dans ce roman, témoin également d’une époque. C’est la différence entre une oeuvre universelle, sociétale et une oeuvre intimiste. Merci à Sistoeurs pour ce judicieux conseil de lecture. Je pense également qu’Internet ne doit pas être utilisé pour laver "son linge sale en famille" et si Madame comme vous le mentionnez vous êtes réellement sa cousine, (il existe tellement de mythomanes sur la toile) comprenez également que beaucoup d’autres Joseph Esperendieu se retrouvent en ce livre. C’est sa force. Et elle vous échappe. Elle appartient au livre :)
      • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski 6 octobre 2008 14:11, par Muriel Rigat
        Ce qui vous échappe,Madame,ce sont les données objectives qui sont mentionnées dans ma réponse et qui ne peuvent être données par une mythomane(les noms réels,les faits ),à présent,libre à vous de vous aveugler et de prendre des vessies pour des lanternes comme le disait justement son père adoptif.(une preuve de plus que je suis sa cousine).Ne seriez-vous pas par hasard sa soeur Julie,ce qui pourrait expliquer votre aveuglement et une qualification quelque peu insultante de "mythomane" sans même me connaître ?Si vous voulez d’autres preuves ,je peux vous dire que sa mère ,comme la mienne,sont issues du couple PERRAULT-COSTA et qu’ils ont eu 6 filles et que seule ma mère "la sournoise" a accepté de les prendre en charge.De ce fait ,ce n’est plus un roman de fiction, ce n’est qu’une pure réalité transformée et mal transformée.(Les romans écrits avec le poison de la HAINE ne sont que de mauvais romans) .Pour atteindre l’universalité ,il faut dépasser ce stade et voir les choses avec empathie.A votre service. Muriel Rigat.
        • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski 7 octobre 2008 07:34, par Marie Trudor
          Quand ce n’est pas la famille qui se reconnaît, c’est un ami, un voisin, un anonyme, un homo sapiens, un mort, un caillou, un chien ... les écrivains sont des "vampires" pour leur entourage ! Qu’importe ! Ils nous font vibrer avec des mots et vivre une aventure par personnages interposés. C’est tout ce qu’on leur demande. Et on se contrefout de connaître l’arrière-coulisse du point de départ de leur création. Qu’il soit réel ou inventé, objectif ou subjectif.
        • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski 8 octobre 2008 17:59, par ROXANE

          Pourtant, ce roman ressemble furieusement à la vérité. Est ce que Muriel Rigat a lu NUIT d’HIVER ? Un roman très loin de la haine et au contraire plein de sagesse.Du reste, comme l’ensemble de l’oeuvre de Valère Staraselski qui est un écrivain de notre temps.

          ROXANE

    • Nuit d’hiver un roman de Valère Staraselski 24 novembre 2008 20:06, par Michel
      Pour être un proche de Valère et connaître les tenants et les aboutissants, et pour avoir été moi-même dans une situation similaire, je sais ce que recouvre le soi-disant "dévouement" de certaines familles d’accueil : ce n’est pas gratuit, et même ça rapporte, notamment dans le cas de cette famille. Vous n’avez pas le même regard que Valère sur ce passé, et pour cause ! En outre, prétendre que Valère vous doit quoi que ce soit, cela revient à dire qu’une victime est devenue plus endurcie grâce à ses agresseurs : c’est indigne. Pour conclure : je ne mets de guillemets au mot talent.

      Voir en ligne : Nuit d’hiver

  • cet auteur ne s en t il pas pris a une famille assez pauvre deja qui accepte une surcharge et je pense par generosite ? JE SUIS UNE PERSONNE QUI ETAIT UNE PROCHE DE CETTE FAMILLE ! et d abort cette famille ne se nommait pas RIGAL ! c est peut etre un peu dommage d en arriver la !
    • C’est évident que Valère et sa soeur Marylène n’ont pas été une surcharge pour la famille d’accueil, et que leur présence n’a pas été un hasard et a correspondu à des besoins vitaux pour cette famille et des besoins notamment financiers. je le sais car moi aussi , j’ai connu cette famille.

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