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Elisa Tovati « Ne mâche pas les mots »

Un disque à vous rendre débile Menthol !

mercredi 31 mai 2006, par Séverine Capeille

L’album d’Elisa Tovati, « Ne mâche pas les mots », est sorti le 22 mai. 2006.


BIOGRAPHIE

ELISA TOVATI

Elisa Tovati ne mâche pas les mots. Ben non, elle les pense, donc elle les chante. Elle ne les tourne pas sept fois dans la bouche non plus, elle ne minaude pas, elle ne joue pas les effarouchées/ les sainte nitouche/ les allumeuses, elle ne joue pas tout court. Elle chante, le plus naturellement du monde, avec cette jolie voix grave, sensuelle et complice que traverse parfois un léger vibrato (mais à peine), et c’est plus fort que tout, on a immédiatement envie de rire aux histoires de filles qu’elle raconte avec un charme irrésistible, sans forcer, toujours juste. Et qui brossent, l’air de rien, un portrait de la trentenaire d’aujourd’hui, tantôt célib’, tantôt en couple, shootée, quand tout va mal, à la crème caramel et au Nutella, au Gala et à la french manucure quand tout va bien.

Une vraie peste, qui mâchouille un mec comme un vieux chewing-gum avant de le jeter en lui balançant les paroles génialement cyniques de Vincent Baguian : "je m’attache/ A ce faux pantin pathétique/ A bouche perdue, je mastique/ (...) Tu m’as rendue/ débile menthol/ Tu m’as rendue/ Accro au sorbitol/ Désormais je te colle", la musique signée Richard Seff, tranquillement country-folk, apportant par contraste une ironie supplémentaire au propos.

Une râleuse aussi, qui fulmine avec humour : "pas question qu’sur Zidane il louche/ Et que j’reste sur la touche", un texte qu’elle a écrit elle-même, trop contente de jouer à la desperate housewife et d’épingler les sales manies footballistiques de son homme, qui peut rester des heures en jogging sur un canapé à mater un Chelsea-Liverpool (et dans quel but, grands dieux ?).

Une voluptueuse impertinente, capable de chanter une ode aux plaisirs solitaires, sans fausse honte ni pudeur mal placée, mais avec beaucoup d’élégance : "le doigt guidé par la morale/ je fais le bien, jamais le mal", sur des paroles détonnantes de Baguian.

Une woman libérée, enfin, le style qui n’a pas froid aux yeux et qui propose à son partenaire d’échanger les rôles pour un soir. Lui, doit jouer au "beau bimbo habile et docile/ le genre qui fait fantasmer les filles/ Les filles faciles", elle, lui attache les mains puis disparaît, l’air distraite, en prétextant mollement : "j’ai un avion demain, j’t’appelle quand je reviens..." Si elle revient...Une fille d’aujourd’hui, quoi, un tiers Bridget Jones, deux tiers Sex and the City.

Le plus beau de l’histoire est que cette fille existe : elle s’appelle Elisa Tovati, 30 ans, comédienne (remember le très culte "La vérité si je mens 2") et chanteuse, et ce n’est pas du flan, elle vit parfois sa vie comme dans une sitcom. Celle que ses amis surnomment Miss Catastrophe à cause de son inquiétante propension à casser les verres et à renverser les tables sur son passage, a un (bénin) passé de boulimique qui la rattrape quelquefois à la porte du frigo. Là, comme dans le titre, "Je compense donc je suis", signée Vincent Baguian (encore lui) et Richard Seff, elle se souvient qu’elle faisait passer un "verre de jus d’orange" avec un "gigot d’agneau et (du) gratin dauphinois". On sait, c’est mal, mais qu’est-ce que c’est bon.

Cette gaffeuse dislexique (toute son enfance, elle a écopé de séances d’orthophonie) a également tendance à prendre son psychanalyste pour le Prince Charmant, et limite à se dire, comme dans "Le psy" : "Il a changé ma vie/ Tant pis si je le partage/ je suis bien sur son lit/ je me fous du mariage". On est sûrs que le thérapeute en question doit se passer en boucle le morceau et mimer dans le miroir de faux riffs de guitares. Elle est aussi complètement addict aux bains, telle l’héroine de "Au fond de mon bain", superbe chanson aux envolées romantiques de violons, c’est même là qu’elle médite sur les cours de chant, de guitare, de philo et de littérature française (elle adore Nathalie Sarraute) qu’elle prend chaque semaine depuis dix ans, ou qu’elle griffonne ses idées sur de touchants cahiers d’écolière.

Car Elisa Tovati est bourrée d’idées, et pas des moindres. La plus remarquable étant d’avoir initié ce projet d’album et de l’avoir portée, trois ans durant, de A à Z. "J’ai tout fait toute seule, trouvé les auteurs, les compositeurs, et maquetté pendant des mois dans des caves où il n’y avait même pas de toilettes - on faisait pipi dans la rue, entre les voitures ! A la fin, je ne voulais même plus le sortir, cet album, tellement il me tenait à coeur, car le plus important était de le faire." Son premier geste sera de contacter Frédéric Lo, compositeur des lumineuses mélodies de l’album de Daniel Darc, qu’elle se passe en boucle tous les soirs. Conquis par sa voix et sa personnalité piquante, il lui écrira quatre musiques et s’occupera de la réalisation artistique de l’album. A ce producteur sensible, viennent s’ajouter Vincent Baguian, Richard Seff, Pierre Grillet, Marc Lavoine (sur "Enormément")...

Quant à Raphaël et Daniel Darc, ils lui font l’émouvant cadeau d’un titre mélancolique aussi fort et aussi poignant que "Caravane", "Ca sert à rien d’aimer", où Elisa Tovati dévoile une sobre mais étonnante palette d’émotions.

"Je suis contente car les gens qui me connaissent, quand ils écoutent, disent : c’est vraiment toi. Il fallait vraiment que je fasse un album qui ne soit pas lisse, ni consensuel - contrairement au premier que j’avais sorti en 2002 - et qui me ressemble. Celui-ci, je l’aime tellement que c’en est presque effrayant. Avant, j’avais un sourire et des petites phrases toutes prêtes pour faire ma promo. Là, c’est comme si je sautais dans le vide, ou l’inconnu. Comme si j’avais arrêté de mentir et de me cacher pour être enfin ce que je suis." A savoir, Elisa Tovati, une fille talentueuse et adorable.

Le genre de jeune femme à qui Gainsbourg aurait sûrement dit : "Elisa, saute-moi au cou, Elisa, cherche-moi des poux..."

Le lien vers l’EPK d’Elisa Tovati pour accompagner la sortie de son nouvel album « Je ne mâche pas les mots »

Retrouvez sur le site officiel le concours « Toi non plus ne mâche pas les mots »

Ce concours donne la possibilité aux internautes de poster un de leurs textes sur le site d’ELISA TOVATI. Elisa choisira le meilleur, Vincent Baguian (auteur et compositeur d’ELISA TOVATI) le mettra en musique et le titre sera enregistré en studio.

Voir en ligne le site d’Elisa Tovati

En concert le 06 juillet à Paris (en première partie de Marc Lavoine)


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