Sur le cou décharné,
Un visage mangé par de noires lunettes.
Statue de chair, immobile
Bousculée, malgré la canne, ballottée, si fragile.
Seul, sans vue, en prison de cécité.
Il résiste au flux de la foule pressée.
Tendu vers nous, coupé de l’agitation,
Il semble méditer, tout en vibration.
Tous ses sens en écoute, quêtent un éclat, un son.
Ils fouillent les ondes, en décryptent les frissons.
Il communique enfin, de son fluide nous perçoit.
Il est infiniment attentif, tout en lui cherche une voie.
Il décrypte, nous imagine, nous saisit.
De lui à nous se diffuse une perception, un émoi.
Par un miracle, un contact est transmis.
Il sait notre présence, il sait, tout,... il nous voit.